Découvertes MiNT : Circus Café et Rufus Wainwright
Circus Café - Santiago
Ce n'est pas la première fois que nous vous parlons de Circus Café. En février dernier, ils lançaient Burning Man, un efficace single, avec une promesse : l'album ne tarderait pas. Fin 2018, un message de bonne arrivée nous parvient. Pas d'album, mais une manière d'eureka sous forme de single.
Anthony Circus (Antoine Petit au civil), Steven Mayence, Bastien Scutnaire et Jackson Fiasco (Martin de Gennes pour ses amis d'enfance) vont fêter le 4e anniversaire du groupe avec Santiago, un nouveau single d'excellente facture, hébergé par MyG Records et garni d'un clip, le premier, réalisé par Diana Vos et produit par To the Moon.
L'histoire d'un retour au pays après un long voyage. Une histoire ancrée dans son époque, d'une jeunesse bruxelloise nomade, où aucun détail n'a été oublié, certainement pas le Brussels Beer Project. On y danse, on y danse.
Pas forcément cadré (mais c'est une volonté), le groupe semble avoir trouvé dans le pop rock une excellente manière de se faire connaître auprès du plus grand nombre. Anthony nous avait prévenu début 2018 : «On a vraiment tout produit nous-même. C'est de l'artisanat à l'état pur.» L'artisanat a du bon. Ce n'est pas simplement un a priori positif par copinage de terroir, Santiago obtient (musicalement) une mention très, très bien.
Rufus Wainwright - Sword of Damoclès
Alors qu'à Toronto au Canada, il bouscule les codes de l'opéra avec Hadrian, un spectacle classique où le thème de l'amour interdit met en scène deux garçons amoureux, Rufus Wainwright n'en a certainement pas fini de défier le pouvoir en place dans son pays de naissance avec le splendide Sword of Damocles, sorti il y a quelques jours.
Alors qu'il fête cette année 30 ans de carrière (depuis "Rufus Wainwright" en 1998), l'interprète de Going To A Town et Across The Universe fait appel à nos souvenirs de grec ancien dans un single garni d'un clip dont la principale qualité esthétique est l'économie d'effets spéciaux. Et la grande intelligence
L'épée de Damoclès fait référence à Denys de Syracuse et à son courtisan, Damoclès, lequel enviait sa position de tyran. Un jour, agacé, Denys lui propose de prendre sa place le temps d'une journée. Au milieu du festin, le courtisan lève la tête et s'aperçoit qu'une épée est suspendue au-dessus de lui. "De grands pouvoirs appellent une grande responsabilité. Ce titre, c'est ma réponse artistique à ce qui, aujourd'hui, se passe au niveau du gouvernement américain et comment son effondrement affecte chaque aspect de l'existence de son peuple", évoquait-il à quelques jours des élections de mi-mandat, qui se sont déroulées ces dernières heures.
Il sera de retour en Belgique le 1er avril prochain au Cirque Royal. Ne boudons pas notre plaisir et, surtout, ne tardons pas : il se fait rare.