Découverte MiNT : Tim Storme - folk et esprit de famille

Au Café de la Presse, la fébrilité le déborde. Je lis dans ses pensées : "Tim, tu as envoyé ta musique à ce type, faut que t'assumes et que t'assures." C'est sa première interview. Il n'a rien préparé. Tout devrait toujours se dérouler ainsi dans la vie, en équilibre instable.
par
ThomasW
Temps de lecture 4 min.

Personne ne nous écoute. Les visages sont absorbés par des smartphones et des tablettes. Tim Storme a envie de parler de sa musique, si possible pas trop de lui-même. Tout est malheureusement lié, c'est une voie sans issue. Dans l'ordre des priorités et autres plan B, c'est pourtant cette musique qui s'impose dans chacune de ses phrases, comme une forme urgence.

"J'ai compris qu'il se passait un truc"

Et pourtant, ce perdreau de l'année 2018 a attendu longtemps avant de se mettre à écrire. La paresse ? Pas vraiment, peut-être un simple procès en illégitimité, un compte à rendre à soi-même : "Je suis nerveux, je manque peut-être de confiance en moi. Ma soeur m'a énormément soutenu, depuis le début. C'est en partant en tournée avec elle et quelques musiciens, en Corse, que j'ai compris qu'il se passait un truc, que je n'avais jamais ressenti. C'est à partir de ce moment-là que tout a vraiment commencé."

Synchronicité classique : une rupture amoureuse se présente, mère de toutes les audaces. "J'ai voulu raconter ça, cette rupture, en musique. Et c'est ainsi que la chanson 'Strange Follower' est arrivée. J'ai d'abord écrit la musique, puis les paroles. Je fonctionne comme ça." Résultat ? Un folk tranquille enrobé dans une mélodie assez consensuelle, avec une pointe d'accent français : "Oui, je viens du Nord de la France, je dois vraiment améliorer mon accent tonique." Il vit pourtant à Bruxelles depuis longtemps : "J'ai fait mes études ici, à Bruxelles, en psychologie."

Une musique plutôt folk

Ce qui le fascine ? L'humain. Ce qu'il écoute ? Du rock, plus franc : "Keane, Jake Bugg, Muse, du lourd quoi." Ce qu'il écrit ? "Pour l'instant, ma musique est plutôt folk. Et artisanale : par exemple, pour le clip de 'Strange Follower', j'ai fait appel à l'équipe, à mon frère notamment dans le rôle principal. Je cherche maintenant à m'entourer. Un parolier. Des musiciens. J'ai beaucoup d'idées et je veux écrire mon premier album, mais d'abord peaufiner ce qui a été publié." Et le défendre sur des scènes, petites, puis moins petites.

Il n'y a jamais eu autant d'outils pour faire voyager sa musique et pourtant, on en revient toujours à ce moment où l'envie de passer à la vitesse supérieure se présente et où travail, hasard, rencontres, coups de chance se croisent : "Je voudrais vivre de la musique. Elle occupe la plupart de mon temps libre. Je me vois sur scène, à partager un truc positif, une forme d'énergie."

Tim est un garçon attachant dès le premier regard... et certainement au début d'une histoire dont il peine encore à définir la couleur : pop, rock, folk, variété ? Il faudra consolider, choisir, corriger, encaisser. En attendant, il écrit, il espère, il rêve, il travaille, il s'amuse en jouant de la musique dans des petits bars de la capitale le soir, où, espère-t-il, "quelqu'un va finir par me remarquer."

La découverte musicale, du lundi au jeudi à 10h30 et 18h30 sur MiNT.

Cédric Godart