Découverte MiNT : petites musiques de l'été 2018

Season finale avec deux prodiges. Un Italien, The Leading Guy. Un Britannique, James Smith. Deux découvertes envoûtantes pour une rentrée musicale sous le signe de l'excellence… et de la guitare.
par
Camille
Temps de lecture 2 min.

The Leading Guy - Times

Vous confondez la musique italienne avec Felicita, Via Con me et Baila Morena ? Attention, The Leading Guy va vous faire oublier les gondoles et faire tomber les préjugés. Ce garçon - TLG pour les intimes - préfère dissimuler son identité (on a un peu cherché). On l'appellera comme il le voudra.

Ses influences ? Bob Dylan, Lou Reed, Villagers. Il écrit ce qu'il ressent, même si ce qu'il ressent est généralement très sombre. Mais il l'écrit sans jamais tomber dans le dark. Il estime que c'est en écoutant les autres qu'on fait naître de belles chansons qui parlent un langage universel. On dit de lui qu'il n'hésite pas à faire régner le silence pour trouver l'inspiration, qu'il se retire parfois loin du monde pour cela.

C'est un pop rock diablement folk qu'il promène depuis plusieurs années. On l'a vu reprendre Springsteen sur la compilation Keep on Dreaming en 2016, un an après la sortie de Memorandum, album injustement passé entre les filets de notre attention.

L'erreur est réparée et c'est avec une immense bienveillance (ou malice) que les algorithmes de Spotify ont fini par l'amener à ma conscience. Pour mieux partager avec vous cette semaine un refrain publié avant l'été, mais qui correspondra parfaitement aux besoins de l'actualité la plus implacable, la rentrée. Une guitare, une voix brûlante et quelques cuivres mêlés à des souvenirs d'Italie ou d'ailleurs.

On écoute déjà Times en boucle. Même si le titre est bien trop court : 2'38. Post Scriptum. En cherchant un peu, vous trouverez, sur Memorandum, To See as the Good Sees. Splendide.

Les algorithmes, on les aime aussi pour ça.

James Smith - T-Shirts (Acoustic)

James Smith a 15 ans quand, en 2014, il se présente sur la scène de Britain's Got Talent sur ITV, une guitare à la main. Il chante "Birds flying high, you know how I feel" et le ton est donné : la vie ne sera plus jamais la même.

Tout au long de son audition, on s'accroche à son regard, pas encore tout à fait celui d'un homme. Maman est taxi, papa vend des savons. Silhouette impeccable, sourire à peine intimidé, blue jeans, yeux clairs, cheveux clairs. La manière avec laquelle il capture le public est particulièrement impressionnante. Le jury dira cette prémonition : “You're a pop star in the making.” Quatre YES! plus tard, il brille tout au long de la saison, qu'on s'en veut déjà d'avoir ratée chez nous.

Quatre ans plus tard, le premier EP est là, battant pavillon Virgin EMI. Excusez du peu. Trois titres : Little Love, Holy Water et Just the way you are (reprise, là aussi méconnaissable).

Et ce single de rentrée, T-Shirts, tout juste décliné en version acoustique, alors que le jeune prodige défendra également Little Love au-delà des frontières de son Royaume-Uni. Dernier post scriptum avant la rentrée : son compte James Smith originel est toujours en ligne sur Youtube. Cherchez-y sa reprise de Love is losing Game (de rien, évidemment).

On tient là une pop rock star qui, on l'espère, ne rentrera pas trop dans les cases. C'est au naturel et acoustique qu'on l'attend.