Débat aux Pays-Bas: faut-il laisser les animaux d'une réserve naturelle mourir de faim?

Des activistes ont défilé dimanche le long de la A6 aux Pays-Bas pour protester contre la gestion de la réserve naturelle d'Oostvaardersplassen, à Lelystad près d'Amsterdam.
par
Belga
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Plus tôt dans la journée, ils ont déposé devant la maison provinciale à Lelystad une croix blanche "en mémoire aux milliers de grands herbivores qui sont morts l'hiver dernier". "Depuis le 1er décembre 2017, 3.000 grands herbivores sont morts de faim", s'insurge Bas Metzemaekers, l'un des organisateurs de l'action.

Ces derniers refusent que les animaux de la réserve naturelle soient laissés à leur sort quand ils manquent de nourriture. "Les responsables doivent être jugés par la justice pénale", clame une autre participante, Evelien Lokerse. Avant de former un cortège et de ralentir le trafic, au moins 200 militants s'étaient réunis dans la réserve ainsi que devant la maison provinciale à Lelystad.

ANP / R. Van Lonkhuijsen

L'Oostvaardersplassen est une réserve naturelle de près de 6.000 hectares gagnés sur la mer. Elle accueille de nombreux herbivores comme des petits chevaux Konik, des aurochs et des cerfs. Les animaux y sont enfermés et ne peuvent donc pas quitter la zone lorsqu'ils n'y trouvent pas assez à manger. Mais leur nourrissage est interdit.

Vidéos chocs

L'hiver dernier, des vidéos d'animaux affamés ont circulé sur les réseaux sociaux et ému les Néerlandais. Dans le passé, plusieurs actions ont déjà été menées pour protester contre cette situation. Des menaces de mort à l'encontre des gestionnaires de la réserve ont même été proférées.

Sous pression, la province de Flevoland a autorisé le nourrissage des herbivores mais en quantité insuffisante selon les militants. Par ailleurs, des chasseurs abrègent les souffrances des animaux condamnés. Près de 90% des 2.969 herbivores morts cet hiver ont ainsi été tués parce qu'ils étaient considérés comme trop faibles pour survivre.

Des experts naturalistes estiment qu'il faut laisser faire la sélection naturelle et que nourrir les animaux augmenterait leur population, ce qui provoquerait un cercle vicieux.

Un rapport sur la question est attendu le 25 avril.