De Wever se défend dans le dossier Let's Go Urban: "Ne pas inverser la victime et le cambrioleur"

Le bourgmestre d'Anvers, Bart De Wever (N-VA) a fourni des explications au sujet de l'audit sur les subsides octroyés à l'ASBL de danse urbaine, Let's Go Urban (LGU) fondée par la députée Sihame El Kaouakibi, lors du conseil municipal de la Ville lundi soir.
par
Clement
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L'homme fort anversois a reconnu que l'externalisation des rénovations du Urban Center par LGU était «un mauvais dossier» mais a souligné la responsabilité collective dans l'affaire et l'absence de malveillance de la part de la Ville. «Il ne faut pas inverser les rôles entre la victime et le cambrioleur», a enjoint M. De Wever.

Le bourgmestre a pris le temps de répondre aux questions soulevées par l'opposition au sujet de l'affaire et détaillé la chronologie de la relation entre la Ville et l'ASBL. «Il semble que nous ayons été escroqués», a-t-il répété, tout en soulignant qu'un juge devra se prononcer sur la question. Il a absolument rejeté toute insinuation suggérant l'implication du conseil communal dans l'affaire. «Cela serait apparu lors de l'audit, qui a mené un travail de détail chirurgical, au point de lire les boites mails», selon M. De Wever.

"Des abus de confiance"

L'Anversois a toutefois estimé que des leçons doivent être tirées des faits mis au jour. «La gestion de la construction par des tiers est souvent moins onéreuse, plus rapide et efficace et il n'y a rien de juridiquement défavorable à cela, mais cela ouvre la porte à des abus de confiance», a encore commenté M. De Wever. «Nous devrons nous pencher sur la question à l'avenir».

Que Let's Go Urban ait bénéficié si rapidement de subsides est la conséquence, selon lui, du succès du projet et de la présence de personnalités de marque issues du monde de l'entreprise et de la politique. "Le projet était brillant et il était apprécié de tous", a poursuivi le mayeur. «Il y avait aussi une gouvernance de confiance. Nous avions foi dans un groupe de personnes, pas d'une personne».

Le bourgmestre a aussi formellement démenti qu'il avait donné suite à la lettre dans laquelle Mme El Kaouakibi lui demandait personnellement des moyens supplémentaires. «Ces demandes sont toujours examinées par le collège à la fin de l'année. Qu'il n'y ait pas de décision du collège à ce sujet est parfaitement normal. Il appartient au conseil municipal d'évaluer les ajustements à apporter au budget pluriannuel», a-t-il assuré.

L'opposition anversoise n'a toutefois pas semblé se satisfaire des explications du bourgmestre.