Dans les coulisses d'un casting de mannequins

Ils sont (très) jeunes, beaux et pourraient voir leur avenir basculer en quelques semaines. Encore faut-il passer les nombreuses épreuves qui les attendent. Castings, entraînements, séances photos, démarche, Metro s'est glissé dans les coulisses du casting de l'agence internationale de mannequins Metropolitan Models.
par
Laura
Temps de lecture 1 min.

Ils s'appellent Elvisson, Iman, Caroline et Thomas, ont 18 et 19 ans, et sont les quatre mannequins sélectionnés lors du premier casting organisé en Belgique et au Luxembourg par l'agence Metropolitan Models.

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Ils étaient pourtant 24 demi-finalistes à défiler ce 14 novembre sur le podium de Tour & Taxi, devant des gens du milieu, des journalistes ainsi que leur famille. Une première au Benelux pour l'agence internationale fondée en 1986, présente dans soixante pays, et qui a révélé de grands noms tels que Claudia Schiffer, Eva Herzigova ou encore Heidi Klum.

De la rue aux podiums

Mais avant de remporter un book ainsi qu'un contrat avec l'agence, les quatre gagnants ont dû passer de nombreuses épreuves de sélection. Au départ, ils étaient plus de 600 à espérer pouvoir un jour fouler les podiums de la Fashion Week. Cinq castings à travers le pays, et à Luxembourg-ville, ont été organisés pour permettre aux jeunes filles belges et luxembourgeoises de 14 à 22 ans ainsi que leurs homologues masculins de 16 à 22 ans, de tenter leur chance.

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Bien que certains se soient lancés de leur propre initiative, comme Godwin, 24 ans et assistant manager dans une boutique de vêtements, qui avait déjà défilé dans le passé, d'autres ont atterri ici un peu par hasard. C'est le cas de Rose et Julie, 15 ans, de Charleroi et Liège. «On m'a vue dans la rue et on m'a dit de venir participer car j'avais mes chances», raconte cette dernière. Bien qu'arrivée jusqu'en demi-finale les deux timides adolescentes se sont dites surprises par cette sollicitation.

Un jeune âge qui n'influence en rien leur éventuelle future carrière, comme l'explique Patricia Rommelaere, présidente de Metropolitan Models Contest Belux. «On voit très bien les filles qui ne vont pas changer, la longueur des jambes et le corps», nous explique-t-elle alors qu'une adolescente de 13 ans fait exceptionnellement partie des candidates repérées et qu'un garçon a été repéré malgré ses 29 ans.

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Bootcamp pour mannequins

Avoir les mensurations adéquates n'en fait pas pour autant de futurs grands mannequins. Pour atteindre le Saint Graal, les 24 modèles en devenir ont dû apprendre au plus vite le b.a.-ba du métier. Encadrés pendant une semaine par Patricia Rommelaere, les demi-finalistes ont ainsi enchaîné maintien, séances de photos, cours de sport et apprentissage des rudiments de la marche sur podium… Réunis durant des heures dans une salle d'un hôtel bruxellois, ils ont répété les quatre chorégraphies dont celle en maillot de bain, loin de mettre à l'aise tous les mannequins comme elles l'avouent timidement quand on leur pose la question.

Ph. Laura Sengler

Face aux multiples polémiques concernant le poids des modèles, la présidente tient à mettre les choses au clair. En France, où se trouve l'agence, une loi interdit de défiler sans avis médical. « A chaque fois que je les vois je leur dis de ne pas grossir et de ne pas maigrir, ils sont très bien comme ça », ajoute-t-elle.

Jour J

A quelques heures du grand défilé, le stress commence à monter dans les couloirs. Avant de monter sur scène, ils ont été chouchoutés des ongles jusqu'aux doigts de pieds.

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Pour enchaîner au plus vite les passages, 24 tringles correspondants à chacun des finalistes ont été installées dans la pièce d'à-côté avec leur photo et prénom. Celles-ci comportent également les tenues que les candidats devront enfiler les uns devant les autres avant de rejoindre la scène.

Un moment qui, selon leur capacité à gérer le stress, peut être décisif, assure Patricia Rommelaere. «Il n'y a pas de chouchou mais on voit ceux qui sont déjà très à l'aise, qui ont un physique et une personnalité. Parfois, on peut être étonné: avoir une fille que l'on trouve super bien et qui ne va pas du tout gérer le jour du défilé».

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Pour Foued Allik, président du Metropolitan World Contest, bien que quatre bookers soient présents pour désigner les grands gagnants, le choix est de son côté plus rapidement tranché. «Je fais beaucoup de castings et je sais exactement qui peut gagner et intégrer l'agence tout de suite. Je sais qu'il y a des filles que l'on doit suivre», nous confie-t-il.

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Mannequins de demain

Après un mois de casting, une préparation intensive et un premier défilé réalisé avec beaucoup de professionnalisme, Elvisson, Iman, Caroline et Thomas ont enfin été sacrés. Un véritable moment de joie pour ces quatre jeunes qui contraste avec les pleurs de certains de leurs camarades qui tout en relâchant la pression, voient leur rêve s'envoler.

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Chacun avait pourtant une chance de voir leur nom associé à celui de grands couturiers. Comme le rappelle Patricia Rommelaere, c'est un «ensemble de choses, un rayonnement» qui définit aujourd'hui les grands mannequins de demain. «Il n'y a pas vraiment de critères, il faut vraiment avoir un coup de cœur», ajoute de son côté Jan-Robert Allo, booker pour les hommes de l'agence Metropolitan Models et membre du jury. « Il faut que le grand public s'identifie facilement », rajoute Magali Gless sa collègue qui nous glisse que sur son département, le mannequin homme le plus âgé a… 65 ans.