Ces influenceurs qui détruisent l'environnement
Instagram est un des réseaux sociaux les plus utilisés par les internautes. Avec un milliard d'utilisateurs, l'application de partage de photos, propriété de Facebook, se classe sixième dans le top 20 des plateformes aux utilisateurs actifs en 2019, selon le Blog du Modérateur.
Un succès qui influe sur le choix des futures destinations de vacances en fonction de leur «potentiel Instagram», comme le montre le compte @Insta-Repeat, qui met en avant la standardisation des photos des internautes aux mêmes endroits.
Le revers de la médaille? Les influenceurs bien souvent rémunérés selon le nombre de like' que comportent leurs photos, sont prêts à tout pour mettre en ligne l'image parfaite. Si Londres s'avère être la ville européenne la plus instagrammée, selon une étude menée par le moteur de recherche Hometogo, devant Paris ou Barcelone, la faune et la flore paient bien souvent le prix fort de cette quête de la photo parfaite.
La nature comme première victime
C'est le cas récemment des champs de coquelicots de la ville de Lake Elsinor en Californie. Après le passage de quelques influenceurs venus réaliser le cliché idéal pendant cette rare floraison, plus de 100.000 personnes se sont ruées sur le site en un week-end. En quête de la pose la plus instagrammable, les visiteurs n'ont pas hésité à piétiner les fleurs obligeant le maire à fermer l'accès principal au Walker Canyon.
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Toujours en Californie, les arbres du parc national de Joshua Tree, dans le désert de Mojave, paient également le prix des nombreux visiteurs qui n'hésitent pas à les escalader pour poser sur leurs branches. Une pratique qui a des conséquences non négligeables sur le développement de ces arbres fragiles.
Plus au nord, au Canada, la «grotte secrète» du Johnston Canyon, dans le parc national de Banff, et son photogénique bloc de pierre, ont également dû fermer temporairement leur accès l'an passé afin de préserver l'espèce rare d'oiseaux qui s'y trouvait face à l'afflux de visiteurs.
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En Espagne, c'est une plage de Corralejo, à Fuertaventura, qui est victime de son succès. Les morceaux de coraux blancs échoués, semblables à des pop-corn, font le succès des amateurs de photos. Selon les autorités, 120 kilos d'entre eux ont disparu depuis l'an dernier.
Pollution sonore
Une affluence qu'a également connue le village de Nans-les-Pins dans le sud de la France après la publication de clichés sur Facebook des sources de l'Huveaune. Des photos partagées plus de 6.000 fois et qui sont à l'origine d'un déferlement de touristes sur ce site protégé. Un problème non seulement pour la faune mais également pour les riverains qui ont retrouvé leur ville envahie de détritus.
Cette pollution sonore, les habitants de la rue Crémieux à Paris la subissent également. Cette petite ruelle aux maisons colorées est devenue le point de chute incontournable des influenceurs, et autres adeptes d'Instagram, de passage dans la capitale française.
Les riverains, à bout de nerfs, ont décidé de créer leur propre compte Instagram @ClubCremieux se moquant des postures ridicules des influenceurs.
Face à cette course au cliché pour qui rapportera le plus de j'aime plusieurs hastags et comptes Instagram dénonçant cette pratique ont été créés. C'est le cas de #JoshuaTreeHatesYou pour le désert de Mojave ou encore @PubliclandHateYou qui dénonce, de son côté, les ravages de ce genre de photos sur l'environnement à ses plus de 42.000 abonnés.
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Laura Sengler