"Cela aurait pu me coûter la vie", raconte une policière suite aux émeutes à Bruxelles

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses images témoignent de la violence lors des émeutes qui ont suivi la manifestation pour Ibrahima, qui s'est tenue mercredi. L'une des policières appelée sur place raconte le calvaire qu'elle a vécu, elle qui s'est fait rouer de coups par les émeutiers. 
par
sebastien.paulus
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Ce mercredi, une manifestation se tenait à Bruxelles en l'honneur d'Ibrahima, un jeune homme qui a perdu la vie dans des circonstances floues suite à une intervention policière. Suite à celle-ci, des émeutes ont éclaté, notamment au niveau de la place Liedts, à Schaerbeek.

Kelly, une policière de 37 ans appelée en renfort lors de ces débordements, a été rouée de coups par les émeutiers, et a ensuite été hospitalisée. "Cela aurait pu me coûter la vie. Mes collègues et un homme marocain sont intervenus pour me sauver", raconte-t-elle au Nieuwsblad.

La policière en convalescence 

La policière se sent déjà mieux au lendemain des faits: "Je viens de sortir de l'hôpital. La nuit dernière, la sensation de picotement dans mes jambes a disparu. J'ai encore mal partout mais les anti-douleurs soulagent. Je suis couverte de bleus, mais je vais probablement me remettre complètement."

La maman d'un enfant de 9 ans a été appelée à Schaerbeek et lorsqu'elle tentait de sécuriser la zone, des "manifestants" se sont rués sur sa patrouille. Elle a été rouée de coups de pied au torse et au visage par plusieurs individus. "Je n'oublierai jamais le regard de ces gars, plein de haine", confie-t-elle. "J'ai reçu environ 30 coups de pied. Soudainement, j'ai entendu un homme hurler. Il leur demandait d'arrêter et leur disais que j'étais une femme, pas un homme. C'était un résident du quartier, un Marocain, je crois. Il m'a sauvé de ces jeunes en s'interposant. Mes collègues ont pu se débarrasser de leurs agresseurs et m'ont immédiatement pris sous leur protection. Je suis très reconnaissante envers cet homme et envers mes collègues. Si je n'avais pas porté ma combinaison de robocop, je n'aurais probablement pas survécu."

La fonction "abandonnée"

Elle estime par ailleurs que la fonction de policier n'est plus respectée: "Qui a encore envie de devenir policier à Bruxelles de cette manière? Le parquet ne poursuit pas et les juges prononcent des peines ridicules. Nous ne sommes pas soutenus. La motivation est toujours là, mais plus que jamais nous avons l'impression d'être seuls, abandonnés par la politique et la justice. Cette manifestation n'aurait jamais dû être autorisée."

Quinze policiers auraient été blessés durant cette opération. Un commissariat a par ailleurs été incendié, du matériel urbain ainsi que des véhicules de la Stib ont été dégradés. 116 arrestations ont eu lieu, dont 4 judiciaires.