Camille face à Victor en finale de "Top Chef"

Camille et Victor se sont qualifiés pour la grande finale de «Top Chef». Nous avons interrogé les deux finalistes sur leur parcours dans l'émission.
par
Marie
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Arriver en finale de «Top Chef», qu'est-ce que ça représente pour vous?

Camille: «C'est une consécration parce qu'au début de l'aventure, je ne m'y attendais pas trop vu le niveau des autres candidats.»

Victor: «Pour moi, c'est une surprise mais aussi un aboutissement. J'en ai bavé pendant plusieurs années et je me dis que ça n'aura pas servi à rien. Pour moi, l'enjeu, c'était d'arriver dans les cinq derniers, si je sortais plus tôt, je pense que j'aurais changé de métier. Arriver en finale, ça veut dire que j'ai choisi le bon chemin.»

Quelles sont les qualités qui pourraient vous faire gagner?

C. «Je cuisine vraiment avec mon cœur. Ma cuisine se résume à deux choses, le partage et la gourmandise. C'est ma ligne de conduite, j'arrête de faire des trucs très techniques et impersonnels et je veux vraiment cuisiner avec mon cœur.»

V. «J'aime bien valoriser les outsiders. Camille a fait un parcours incroyable mais il a plus à perdre que moi. Les gens réclament sa victoire depuis qu'il a gagné l'épreuve des 100 meilleurs ouvriers de France. Moi, je n'ai rien à perdre. Comme qualité, je dirais que j'ai le culot et l'imprudence parfois.»

Comment décririez-vous votre parcours?

C. «Je dirais que c'est une petite montée en puissance au début et une grosse à la fin. Je suis très content de mon parcours. J'ai gagné de très belles épreuves. Avoir gagné celle des 100 meilleurs ouvriers de France, c'est comme avoir gagné ‘Top Chef' pour moi.»

V. «Il faut avouer que ça a été relativement chaotique pour moi. J'ai failli être éliminé dès la première semaine. Ensuite, j'ai enchaîné les victoires pendant 5 ou 6 semaines. Après, on commence à fatiguer et à craquer, et c'est là que Camille a été très fort psychologiquement. Moi, j'ai survécu.»

Quelle a été l'épreuve la plus éprouvante pour vous jusqu'à présent?

C. «Pour moi, ça a été celle où l'on devait cuisiner pour nos proches. J'ai fait une assiette de ‘maman' et les mots que ma copine m'avait mis dans sa lettre m'avaient bouleversé. Tout de suite après, se remettre dans le concours et cuisiner, c'était compliqué. J'étais envahi par plein d'émotions différentes et ça a été très dur pour moi.»

V. «La finale. Je ne peux pas vous en dire plus mais c'était très éreintant. C'est un marathon, 10 heures de cuisine. Les préparatifs, c'est aussi beaucoup de stress, on ne sait pas si on va trop loin ou pas, si on va y arriver. La finale est extrêmement complexe.»

Parmi tous les plats que vous avez réalisés durant l'émission, duquel êtes-vous le plus fier?

C. «Je suis un éternel insatisfait, je ne suis jamais vraiment content mais je pense quand même que le rouget que j'ai fait dans les bois était une belle assiette, vu les moyens techniques qu'on avait.»

V. «Je dirais la Saint-Jacques du quart de finale, mon dessert à la flouve odorante et le pithiviers de la demi-finale.»

Comment avez-vous géré toutes les contraintes de l'émission: les caméras, la pression de votre chef de brigade, le chrono…?

C. «On fait avec, c'est compliqué. Les épreuves se suivent mais ne se ressemblent pas donc tous les jours, on repart à zéro. Mais on est tous sur le même pied d'égalité. On ne s'y habitue pas vraiment. Après, c'est sûr que les journalistes et les cameramans, on commence à les connaître, donc c'est plus facile de s'exprimer par la suite. Et on est plus naturels même si je pense l'avoir été dès le départ. Vers la fin, ça devient plus facile parce qu'on peut rigoler avec les 100 personnes qui travaillent sur le plateau.»

V. «Au début, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangés. C'est pour ça que le niveau est assez faible sur les deux premières semaines. On n'est pas préparés à ça. Au-delà des caméras, on ne connaît pas la cuisine et tout est fait pour nous faire courir. Ça s'apprend. Si on m'appelle pour faire une saison 10, j'aurai un avantage considérable sur les autres.»

Qu'a changé l'émission dans votre quotidien?

C. «Je ne peux même plus aller chercher une baguette, ça devient très compliqué. Ce n'est plus possible d'avoir ma vie d'avant. Avant, j'aimais beaucoup aller au cinéma ou aller boire des verres en terrasse mais maintenant, j'hésite un peu.»

V. «Absolument rien pour moi. L'avantage d'être à Paris, c'est que les gens s'en moquent. Ils peuvent voir Jean Dujardin ou Guillaume Canet dans la rue, donc un petit gars de ‘Top Chef', ils s'en foutent. C'est une chance, je n'imagine même pas être à la place de Camille.»

Camille, vous êtes un peu le phénomène de cette saison, c'est parce que vous représentez bien votre région?

C. «Je ne dirais pas ‘phénomène' mais je suis naturel, je suis comme ça dans la vie de tous les jours. Il n'y a pas une journée où je ne rigole pas. Je suis plutôt content de l'image que je donne, c'est une image des Hauts-de-France: les bons vivants, sympas et toujours souriants. Et puis, j'ai du sang belge aussi, il n'y a que du bon chez moi (rires)

Qu'allez-vous faire si vous gagnez «Top Chef»?

C. «Je vais rester les pieds sur terre et je continuerai ma vie comme avant l'émission. J'avancerai au jour le jour. Je ne fais pas de plan sur la comète pour l'instant.»

V. «Changer le monde (rires). Non, je déconne. Je ne sais pas. J'ai plein de projets. J'aimerais réaliser avec mon meilleur ami un film sur une alimentation durable et équitable. Je vise aussi l'ouverture d'un petit restaurant convivial, et si on me propose une émission de télé, je me lancerai si je vois que les gens sont derrière moi.»