Bonus aux salariés : l'UCM dit oui, les syndicats doutent

À partir de l'an prochain, les entreprises pourront accorder à leurs employés une participation aux bénéfices. L'UCM dit oui, les syndicats doutent.
par
Nicolas
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«Le gouvernement a tout faux», s'exclame mardi Robert Vertenueil, secrétaire général de la FGTB, en réaction aux informations de l'Echo et De Tijd selon lesquelles les entreprises pourront, dès l'année prochaine, accorder à leurs employés une participation aux bénéfices plus importantes que dans les systèmes actuels. L'Union des classes moyennes (UCM) accueille, elle, cette nouvelle très positivement.

Un régime de faveur pour les bonus collectifs, appelé CCT 90, existe déjà et permet au personnel de bénéficier d'une participation aux bénéfices si l'entreprise atteint certains objectifs définis à l'avance. Le montant est plafonné à 3.255 euros par an et par travailleur. Il continuera à exister, à côté d'une nouvelle prime, a décidé le gouvernement Michel dans le cadre de son accord budgétaire estival.

"Calibrée" pour les PME, selon l'UCM

Ce bonus, exonéré de l'impôt des personnes physiques, sera calculé par rapport à la masse salariale, soit le montant des rémunérations brutes versées par l'employeur aux salariés. En moyenne, elle atteint 55.307 euros par an et par employé, soulignent les quotidiens économiques. Les employeurs pourront accorder jusqu'à 30% de leur masse salariale, soit jusqu'à 16.600 euros pour un salarié moyen. Il pourra également s'agir d'une somme fixe.

L'UCM accueille très positivement ce «nouvel élément du tax-shift qui permet de baisser la fiscalité sur le travail pour l'employeur et, le cas échéant, d'augmenter les salaires», souligne Renaud Francart, conseiller au service d'études de l'UCM. Pour lui, «la mesure est assez bien calibrée pour les PME» car celles-ci recourent plus souvent à des bonus généralisés à tous les travailleurs.

Il souligne que lors de l'octroi d'un bonus collectif, les cotisations sociales sont toujours d'application. «Il n'existe dès lors aucun danger pour le financement de la sécurité sociale.»

La mesure reste "floue", selon les syndicats

Les syndicats font, eux, une toute autre analyse. Tant la CGSLB que la FGTB craignent justement pour le financement de la sécurité sociale. «La mesure reste floue, le gouvernement dit qu'il va la mettre au point et on sait, avec ce gouvernement, que c'est toujours en faveur de l'employeur», réagit Didier Seghin, responsable presse de la CGSLB, le syndicat libéral.

«C'est encore une preuve que le gouvernement n'en est plus un mais assume plutôt le rôle du conseil d'administration de la FEB (Fédération des entreprises belges, NDLR) car il applique purement et simplement ses demandes», s'écrie Robert Vertenueil, secrétaire général de la FGTB.