Avis aux personnes qui se couchent tard: ce n'est pas votre faute, c'est dans vos gênes !

De nombreuses personnes sont destinées à se coucher et lever tard. Une équipe de chercheurs a enfin trouvé la cause. Un gène pousserait leur organisme à aller plus lentement et rendrait leurs cycles plus longs.
par
Gaelle
Temps de lecture 3 min.

Les chercheurs de l'université Rockfeller de New York se sont intéressés à toutes les personnes qui n'arrivent pas à dormir malgré le calme et l'absence de stimulation électronique et lumineuse. Des personnes qui s'endorment donc très tard, mais qui se lèvent aussi naturellement tard.

Beaucoup de ses personnes se rendent dans des cliniques du sommeil. Il leur est souvent diagnostiqué un syndrome de retard du sommeil. Celui-ci toucherait 10% de la population. Les patients, en plus d'être énormément fatigués, sont plus sensibles aux maladies cardiovasculaires, diabète et dépression.

Un des scientifiques qui a participé aux recherches, Michael Young, explique que « c'est comme si ces gens étaient en perpétuel décalage horaire, se déplaçant chaque jour vers l'est. Lorsqu'arrive le matin, ils ne sont pas prêts pour la journée qui suit. »

Les explications de ce dérèglement génétique

Normalement, l'horloge biologique correspond à la durée d'une journée, la digestion, les cycles de sommeil ou la régénération cellulaire ont lieu toutes les 24h. Mais les personnes souffrant de ce dérèglement génétique ont besoin de 2h à 2h30 de plus.

En effet, en début de journée l'organisme produit des protéines appelées activateurs dans les cellules. Ces protéines créent leurs propres inhibiteurs et elles finissent par arrêter leur fonctionnement. Les inhibiteurs n'étant plus produits, cela permet la remise en route de protéines et le lancement d'un nouveau cycle.

C'est ce qui est appelé l'horloge circadienne et le gène qui perturbe le sommeil produit des protéines à l'origine de ce genre inhibiteur.

Une découverte hasardeuse

Il y a sept ans, la directrice de recherche Alina Patke a pris en charge une femme de 46 ans pendant deux semaines dans une clinique du sommeil. Après ses deux semaines sans fenêtres, télévision et internet, son sommeil était toujours perturbé et son cycle était toujours à 25 heures.

En étudiant ses gènes, ils découvrent que le gène CRY1 a muté d'une lettre. Après avoir étudié les gènes de la femme à ceux de sa famille proche, il s'est révélé qu'ils avaient tous cette mutation. Celle-ci rend les inhibiteurs très actifs, les protéines prennent leurs activités plus tard, ce qui allonge le cycle circadien.

Une solution ?

D'après Alina Patke, il serait possible de créer des médicaments. Malgré tout, elle précise que tous les syndromes de retard du sommeil ne sont pas dus à cette mutation génétique. Le cycle est aussi contrôlé par des signaux extérieurs comme la luminosité, le stress ou l'utilisation d'appareils électroniques.

Alina Patke précise «un bon cycle externe ainsi qu'une bonne hygiène de sommeil peuvent aider à forcer cette horloge biologique un peu lente à s'habituer à une journée de 24 heures. Il faut simplement y travailler avec plus de volonté. »