Avec #Ubercestover, elles dénoncent les agressions des chauffeurs Uber

Depuis quelques jours, les témoignages sous le
par
oriane.renette
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#Ubercestover se multiplient sur les réseaux sociaux. Les passagères de la compagnie dénoncent, à travers des récits glaçants, le harcèlement et les agressions sexuelles commises par des chauffeurs Uber.

Face à l'insécurité qu'elles ressentent dans les transports en commun, beaucoup de femmes optent pour les Uber. Mais pour bon nombre d'entre elles, aujourd'hui « Uber, c'est fini ».

Sous le #Ubercestover, une vague de témoignages déferle sur les réseaux sociaux. De nombreuses femmes prennent la parole pour dénoncer le harcèlement ou les agressions sexuelles subies lors de trajets réalisés en voitures Uber.

Cette nouvelle vague de libération de la parole a démarré avec Sonia, une étudiante strasbourgeoise, qui a raconté via Twitter sa mésaventure avec un chauffeur de la compagnie privée.

« Hier soir, pour rentrer en « sécurité », j'ai pris un Uber. Une fois mes amis déposés le chauffeur est devenu trop entreprenant! Il a pris ma main pour caresser ma cuisse puis la sienne... J'étais tétanisée, il voyait que j'essayais de retirer ma main de la sienne mais rien à faire ! Arrivés chez moi il tend sa bouche pour que je l'embrasse et me dit que c'est dommage que je ne vive pas seule! Je suis sortie de la voiture aussi vite que j'ai pu, en claquant la porte! Le service Uber est au courant. J'ai déposé une plainte contre cet homme, apparemment je ne suis pas la première! »

Des dizaines de victimes

Effectivement. Noémie, une autre jeune femme, avait vécu une situation similaire et reconnait le chauffeur. Vient ensuite une troisième, et puis une quatrième. Pourtant, la compagnie était prévenue de ses agissements.  Elle avait même assuré à Noémie que le compte du chauffeur avait été suspendu.

L'histoire est alors relayée par le compte Instagram @memespourcoolkidsfeministes. Elle devient rapidement virale et encourage des centaines de femmes à partager leur expérience. Depuis, Anna Toumazoff, derrière ce compte Instagram, a reçu des dizaines des témoignages, qu'elle partage dans sa story. Harcèlement, menace, intimidation, agression sexuelle… Les utilisatrices de l'application parlent et les accusations se multiplient.

Anna Toumazoff accuse Uber de laisser ces chauffeurs impunis récidiver.

La société a réagi et se défend, en assurant que « la sécurité des utilisateurs [...] est une de nos priorités absolues ». Pourtant, la plateforme a elle-même supprimé certains témoignages de victimes, publiés directement sur sa propre page. S'il elle assure qu'il s'agit « d'une véritable erreur », des centaines de femmes réclament aujourd'hui des explications ainsi que des mesures afin que les utilisatrices puissent être en sécurité.

 

Toi, @UberFr qui ne m'a pas aidée en juillet dernier, quand j'ai porté plainte contre ce chauffeur qui se touchait et me demandait de regarder, en me traitant de chaudasse, enfermée dans sa voiture. Quand allez vous agir et dénoncer ? #UberCestOver

— Camille Cutaïa (@Kam_Cut) November 21, 2019

En insécurité dans la rue, en insécurité dans les transports, en insécurité dans les @UberFR. Quand est-ce qu'une femme pourra se préparer tranquillement à sortir sans déjà s'inquiéter de comment elle va rentrer ? #UberCestOver https://t.co/AJtsNfD8qW

— Camille (@camille_wtt) November 22, 2019

Elles l'ont fait et vous, @UberFR, avez effacé les courses. Allez voir les témoignages. Ils sont édifiants et glaçants. Vous êtes aussi responsable que les agresseurs que vous protégez.

— Maeva Hoc (@MaevaHoc) November 23, 2019