Au moins 3.000 professionnels de la santé sont décédés du coronavirus dans le monde

Plus de 3.000 personnes travaillant dans le secteur de la santé seraient décédées du Covid-19 à travers 79 pays du monde, ressort-il lundi d'un rapport d'Amnesty International. Ce chiffre est probablement largement sous-estimé, selon l'organisation.
par
Marie
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Les gouvernements doivent être tenus responsables des décès du personnel soignant qu'ils n'ont pas protégé contre le coronavirus, estime-t-elle. Elle dénonce également les nombreux obstacles auxquels les professionnels de la santé se sont heurtés pendant la crise du coronavirus.

Le personnel soignant a fait face à un manque criant de matériel de protection. Sur 63 pays, moins d'un quart des syndicats interrogés ont déclaré disposer d'équipements appropriés pour leurs membres. Certains professionnels disent avoir acheté eux-mêmes leur équipement de protection individuelle. D'autres ont dû improviser à l'aide de sacs-poubelle et d'imperméables.

Dans plusieurs pays comme en Égypte ou en Russie, des licenciements, des mesures disciplinaires ou même des arrestations de professionnels de la santé qui avaient exprimé leurs préoccupations ont été signalés.

Stigmatisations et violences

Amnesty recense au moins 31 pays où le personnel soignant s'était mis en grève, avait menacé de faire grève ou avait manifesté à cause de ses conditions de travail dangereuses. Certaines de ces grèves et manifestations ont fait l'objet de réponses brutales. Les professionnels de la santé ont également témoigné de stigmatisations et de violences à cause de leur métier dans le contexte de la pandémie, notamment dans l'accès au logement qui leur était refusé par crainte de contamination.

Compte tenu des risques et de la charge de travail, l'ONG déplore une rémunération insuffisante et une absence d'indemnisation en cas de maladie professionnelle, voire de décès.

"Des comptes doivent être rendus"

En Belgique, Sciensano estime qu'environ 600 soignants auraient été hospitalisés à cause du coronavirus depuis mi-mars. "Il est essentiel que nos autorités évaluent sérieusement la façon dont la pandémie a été gérée en Belgique et que des comptes soient rendus", plaide Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d'Amnesty International.

"Nous invitons tous les États touchés par le Covid-19 à réaliser des études publiques indépendantes sur leur état de préparation à la pandémie et sur les mesures prises, en vue de mieux protéger les droits humains et les vies humaines en cas de nouvelle épidémie de grande ampleur à l'avenir", ajoute la chercheuse Sanhita Ambast.