Attaque à la voiture bélier à Jérusalem, 40 Palestiniens tués dans des frappes israéliennes à Gaza

Une attaque à la voiture bélier visant des forces de sécurité israélienne a fait de nombreux blessés dimanche après-midi à Jérusalem-Est, selon la police et des secouristes.
par
oriane.renette
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«Quatre policiers ont été blessés dans une attaque à la voiture bélier» dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est (partie palestinienne de la Ville sainte occupée par Israël), a indiqué la police israélienne, alors que les secouristes locaux ont fait état de sept blessés au total.

La police israélienne a indiqué avoir «neutralisé» l'assaillant sans préciser son identité, ni indiqué s'il avait été tué ou blessé.

Une décision qui a mis le feu aux poudres

De nombreux policiers sont déployés dans ce quartier de la Ville sainte, qui a été le théâtre de manifestations et d'affrontements entre les forces de l'ordre et des Palestiniens s'opposant à la possible expulsion de familles locales pour y installer des colons juifs.

Le tribunal de district de Jérusalem a en effet rendu en début d'année une décision favorable aux familles juives qui revendiquent des droits de propriété dans ce quartier de Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par Israël. Selon la loi israélienne, si des juifs peuvent prouver que leur famille vivait à Jérusalem-Est avant la guerre israélo-arabe de 1948, ils peuvent demander à ce que leur soit rendu leur «droit de propriété». Une telle loi n'existe toutefois pas pour les Palestiniens ayant perdu leurs biens pendant la guerre.

La décision du tribunal avait provoqué la colère des Palestiniens, qui la contestent. Depuis lors, des manifestations ont souvent mené à des affrontements avec les forces de l'ordre, ou avec des familles de colons du voisinage. Et des ténors de l'extrême-droite israélienne comme le député Itamar Ben Gvir, un ardent défenseur de la colonisation de Jérusalem-Est, s'était aussi présenté à quelques reprises à Cheikh Jarrah, ce qui a été compris comme un geste de provocation par les Palestiniens.

Escalade depuis lundi dernier

Ce climat a mis le feu aux poudres et provoqué, depuis lundi, une escalade des tensions entre Israël et la Palestine.

Au moins 40 Palestiniens dont huit enfants ont été tués dimanche dans des frappes israéliennes sur la bande de Gaza, portant à 188 le nombre de personnes ayant péri dans l'enclave palestinienne en une semaine. D'après ce dernier bilan du ministère de la Santé à Gaza, 55 enfants figurent parmi les morts.

De même source, 1.230 Palestiniens ont été blessés depuis le déclenchement de ce nouveau cycle de violences entre l'armée israélienne et les groupes palestiniens armés à Gaza, dont le Hamas, au pouvoir dans l'enclave de deux millions d'habitants sous blocus. Ces dernières 24 heures, l'armée israélienne a ciblé à Gaza 90 positions du Hamas et du Djihad islamique, deuxième groupe armé dans l'enclave, a-t-elle indiqué, après des pluies de roquettes sur son sol.

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