Après Bohemian Rhapsody, le réalisateur Dexter Fletcher s'attaque à la vie rêvée d'Elton John

"Elton raconte l'histoire pour nous" : après «Bohemian Rhapsody», biopic à succès consacré à Freddie Mercury, le réalisateur Dexter Fletcher porte sur grand écran la vie rêvée d'une autre légende de la musique britannique, Sir Elton John.
par
Clement
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Pour «Bohemian Rhapsody», Dexter Fletcher avait été appelé au secours fin 2017 par la production pour sauver le film après le licenciement de son prédécesseur Bryan Singer, au coeur des scandales d'abus sexuels qui secouaient Hollywood. Mais à l'époque, c'est bien sur «Rocketman» (fin mai dans les salles) que le réalisateur britannique travaillait déjà. Dexter Fletcher n'a sans doute pas fait une mauvaise affaire puisque «Bohemian Rhapsody» a raflé quantité de prix, parmi lesquels le Golden Globe du meilleur film dramatique et quatre Oscars. Même s'il n'apparaissait au générique qu'en tant que «producteur exécutif», les règles syndicales de Hollywood réservant à Bryan Singer le titre de réalisateur sur cette oeuvre.

Queen et Elton John ont toujours fait partie de la playlist de Dexter Fletcher. «Cette musique, c'était le meilleur des années 1970 et 1980, durant lesquelles j'ai grandi», lance-t-il, avouant tout de même avoir «davantage écouté les trucs d'Elton». Porter à l'écran «une chanson géniale que tout le monde connaît et que tout le monde aime, c'est une expérience unique. C'est vraiment ça qui me passionne avec 'Rocketman', ces grandes chansons qu'on réinterprète», poursuit le cinéaste de 53 ans.

Pas une biographie officielle

Dans le film, c'est Taron Egerton ("Kingsman") qui incarne le jeune Reginald Kenneth Dwight et interprète lui-même les chansons de celui qui accèdera à la gloire sous le nom d'Elton John. D'après les extraits présentés à la presse à Las Vegas, «Rocketman» s'attarde sur la jeunesse de l'artiste: ses premiers cours de piano, l'adolescent qui refuse de jouer la musique composée par des «gens décédés», ses débuts au club Troubadour à Los Angeles en 1970 et ses deux concerts géants, à guichets fermés, au Dodger Stadium seulement cinq ans plus tard.

Dexter Fletcher insiste sur le fait que son film «n'est pas une biographie officielle» mais plutôt une relecture de la vie d'Elton John par l'artiste lui-même. «Nous sommes à l'intérieur des souvenirs d'Elton, et les souvenirs peuvent être trompeurs. Si je vous demande de me parler de votre univers quand vous étiez enfant (...) ce dont vous vous souviendrez sera légèrement différent de la façon dont c'était réellement», relève le réalisateur.

Le chanteur aux cinq Grammy Awards et 300 millions de disques vendus est l'un des producteurs du film, tout comme son mari, le cinéaste David Furnish. «Rocketman» ne cherche d'ailleurs pas à éviter le sujet de l'homosexualité. «Nous savons qu'Elton est gay, que Freddie (Mercury) était gay», explique Fletcher, soulignant que le film mentionne le «premier amour d'Elton», qui a officiellement révélé son homosexualité en 1988. Elton John «a tout regardé, il a lu le scénario, il nous a donné son avis, ses idées, mais il a aussi été très généreux. Il savait que nous devions faire notre propre version» et «il a donné sa bénédiction à Taren» et à l'équipe du film, sourit M. Fletcher.