« Action solidaire » chez Ryanair prévue en Belgique le 27 septembre

Une «journée d'action de solidarité internationale» aura lieu le vendredi 27 septembre au sein du personnel de Ryanair basé en Belgique, annonce mardi le syndicat chrétien CNE. Des grèves sont prévues dans plusieurs pays d'Europe et les travailleurs belges de la compagnie aérienne à bas coûts pourraient se joindre au mouvement.
par
oriane.renette
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Ryanair a annoncé durant l'été son intention de supprimer 900 emplois sur ses quelque 13.000 salariés et de fermer quatre bases en Europe. Depuis lors, la société fait face à plusieurs mouvements sociaux en Europe.

Les pilotes espagnols de la compagnie aérienne Ryanair se croiseront ainsi les bras pendant cinq jours en septembre (les 19, 20, 22, 27 et 29) pour peser en faveur de meilleures conditions de travail après que les réunions de conciliation se sont avérées infructueuses. Des membres du personnel de cabine ont déjà annoncé des actions pour certaines de ces dates.

Une grève des stewards et hôtesses de la compagnie aura également lieu le 27 septembre au Portugal, alors que les pilotes britanniques en feront de même durant sept jours d'ici la fin du mois (les 18, 19, 21, 23, 25, 27 et 29). Ils avaient déjà suspendu leurs activités une première fois au mois d'août en raison de leurs conditions de travail. Leurs collègues irlandais voulaient en faire de même mais les actions avaient été interdites par la justice.

La Belgique moins concernée

Les tensions ne sont par contre pas aussi vives en Belgique, qui n'est pas concernée par des fermetures de bases. Des accords ont en outre été conclus avec la compagnie tant pour le personnel de cabine que les pilotes. Si les négociations se poursuivent, le personnel entend tout de même marquer le coup et organiser une action de solidarité le 27 septembre.

«Il faut savoir que tant à Zaventem qu'à Charleroi, il n'y a quasi aucun Belge parmi les hôtesses et stewards qui y sont basés. Les travailleurs viennent de pays plus pauvres ou bien qui ont été touchés par les fermetures de bases. Ils se sentent donc très concernés», explique Didier Lebbe, secrétaire permanent à la CNE.

D'après lui, les salariés estiment être des «pions au milieu d'un jeu de Monopoly». «On vient ainsi d'apprendre qu'il avait été demandé à une partie du personnel basé à Zaventem d'aller se baser dans les Canaries, sans doute afin de briser les grèves qui pourraient toucher le sud de l'Europe», ajoute le représentant syndical.

"Situation désastreuse"

Didier Lebbe critique une politique du personnel «agressive». «Dans le sud de l'Europe, l'entreprise veut se séparer de 1.200 travailleurs sans consultation sérieuse», dénonce-t-il encore.

On ignore toutefois si l'action du 27 septembre prendra la forme d'une grève. C'est à présent aux travailleurs de déterminer le mode d'action, explique-t-on à la CNE.

«La situation reste désastreuse dans beaucoup de pays», déplore le syndicat chrétien dans une lettre ouverte adressée à la compagnie. «Ryanair ne respecte toujours pas les législations locales et va même jusqu'à fermer des bases sans respecter la législation européenne de base concernant les licenciements massifs.»

«Vous devez savoir que nous sommes tous des travailleurs de la même entreprise et que nous allons toujours rester solidaire les uns des autres», prévient l'organisation syndicale. Elle assure la compagnie de sa mobilisation jusqu'à ce que Ryanair développe des conditions de travail identiques à celles négociées en Belgique et respecte les lois locales dans tous les pays où la société exerce ses activités.