740 millions € par an nécessaires pour refinancer la justice belge

Le ministre Koen Geens (CD&V) estime que 740 millions € par an sont nécessaires pour refinancer la justice belge. Un refinancement qu'il posera comme condition à un nouveau mandat de ministre de la Justice, affirme-t-il mercredi dans Le Soir et De Standaard.
par
Clement
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«Il faut refinancer la justice, pas seulement pour avoir plus de personnel - la justice compte pas moins de 25.000 agents -, mais pour mieux répartir ceux-ci, améliorer les infrastructures et l'informatique», dit le ministre fédéral. Quelques 500 millions € seraient nécessaires pour la justice à proprement parler - 300 pour l'ordre judiciaire, 200 pour les prisons -, et 240 millions pour les bâtiments, palais et prisons, détaille le ministre fédéral. La semaine dernière, le cdH, cousin francophone du CD&V, avait déjà lié son éventuelle montée au fédéral à de nouveaux moyens pour la justice, qu'il chiffrait à 500 millions €.

Cette annonce intervient alors que le monde judiciaire s'arrêtera de tourner ce mercredi à 11h30. Toutes les audiences, du tribunal de police à la Cour de cassation, seront suspendues dans les différents arrondissements judiciaires du pays. A Bruxelles, magistrats, avocats, greffiers, interprètes... s'arrêteront de travailler pour se rassembler dans la salle des pas perdus. Plusieurs d'entre eux prendront la parole pour évoquer l'état actuel de la justice, qu'ils estiment déplorable. Les acteurs du monde judiciaire poursuivront leur mobilisation jusqu'aux élections du 26 mai prochain. Ils souhaitent convaincre les partis politiques de faire de la justice une priorité.

Les travailleurs de la justice font le même constat depuis quatre ans: les services judiciaires sont sous-financés. Ses bâtiments se délabrent et ne sont plus entretenus, son système informatique est obsolète, ils manquent de personnel et sont de plus en plus difficilement accessibles financièrement pour les citoyens. Les conséquences sont inquiétantes pour les justiciables, d'après les acteurs judiciaires: des instances ont déjà décidé de ne plus poursuivre certains délits et de classer sans suite de nombreux dossiers faute de moyens.