À 62 ans, elle crée un hôpital pour "soigner" les poupées des enfants

En avril dernier, Suelen da Silva a perdu son emploi de femme de ménage à cause de la crise du coronavirus. Cette Brésilienne de 62 ans s'est reconvertie dans un métier original : elle a ouvert un hôpital destiné à accueillir … des poupées.
par
ThomasW
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Reconversion étonnante pour Suelen da Silva. Après avoir perdu son emploi de femme de ménage en avril, au début de la pandémie de coronavirus, cette Brésilienne de 62 ans est devenue «Dr Suelen». Dans sa maison à flanc de colline, dans un quartier pauvre de Niteroi, près de Rio de Janeiro, elle a ouvert un hôpital réservé aux poupées. Vêtue d'une blouse blanche, stéthoscope aux oreilles, elle ausculte et répare les jouets.

MAURO PIMENTEL / AFP

Des nouvelles de ses "patients" via Whatsapp

«Docteur Suelen» fait jouer l'imagination des enfants qui lui confient ses «patients». Elle leur envoie régulièrement des photos sur Whatsapp de leurs poupées, couchées dans un lit miniature blanc surplombé de loupiotes multicolores, avec une fiche de suivi médical bien visible. Je leur donne des nouvelles jour après jour. Les enfants se comportent comme des parents dont le bébé serait hospitalisé. Un jour, une petite fille de cinq ans m'a laissé sa poupée en pleurant et disant: 'ne la faites pas trop souffrir, ne lui faites pas trop de piqûres!», a-t-elle raconté à l'AFP.

MAURO PIMENTEL / AFP

Une vingtaine de poupées par semaine

Suelen a appris à réparer les poupées il y a une vingtaine d'années, lorsque ces deux filles étaient petites. « Je les ai élevées seule et je n'ai jamais eu d'argent pour leur acheter des poupées. Alors je me suis mise à retaper celles que je trouvais dans les poubelles», a-t-elle expliqué. Aujourd'hui, cette activité lui permet de gagner sa vie et de joindre les deux bouts.

Elle demande entre 5 réais (0,80 €) pour les petites réparations et jusqu'à 70 réais (11 €) lorsque le travail est important. Il faut dire que Suelen voit passer de nombreux cas : des poupées décapitées ou chauves, d'autres recouvertes de traces de marqueur indélébile. Dans une bonne semaine, elle peut s'occuper d'une vingtaine de poupées, qui restent en moyenne trois ou quatre jours dans son hôpital.

MAURO PIMENTEL / AFP