56 ours blancs nourris par des habitants à cause du retard de la formation de la banquise

Cinquante-six ours polaires se sont rassemblés aux abords d'un village de Tchoukotka, dans l'extrême nord-est de la Russie, nourris par les habitants à cause du retard de la formation de la banquise.
par
Clement
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Selon les médias russes et l'organisation environnementale WWF, 56 ours se trouvent actuellement près du village de Ryrkaïpiï, la glace sur la mer n'étant pas assez solide pour leur permettre de partir en chasse, conséquence a priori du changement climatique.

Avec l'arrivée des bêtes, les villageois ont disposé à bonne distance du village des cadavres de morses pour nourrir les plantigrades. «Avec d'autres organisations, nous avons créé ce point d'alimentation avec des corps de morses qu'on a rassemblés le long de la côte, et les ours mangent», a expliqué vendredi à l'agence Ria Novosti Tatiana Minenko, responsable de la «Patrouille ursidé», une association locale. Mais selon elle, du fait du grand nombre d'individus, les mâles cherchent à accaparer la nourriture, repoussant femelles et petits.

Phénomène devenu courant

D'après Mme Minenko, la présence en nombre des ours n'est plus un phénomène exceptionnel car depuis des années, la banquise se forme tardivement, un des effets du changement climatique. «Tant qu'il n'y aura pas de grand gel, la mer ne va pas être prise par les glaces et les ours resteront sur la côte», a-t-elle dit.

Selon les services météorologiques, interrogés par Ria Novosti, la chute des températures dans cette région est attendue samedi, et la banquise devrait se solidifier à partir du 11 décembre.

Dans l'Arctique comme dans l'Antarctique, la fonte des glaces s'est accélérée ces dernières décennies, entraînant un recul de la banquise et de la calotte glacière et un changement de l'habitat des espèces animales de ces régions. En conséquence, des ours polaires s'aventurent plus souvent près de villages ou villes du Grand nord russe, en quête de nourriture.