Marius Gilbert optimiste : « en mai, on va passer dans un tout autre régime »

 La Belgique est à un point de basculement, a indiqué ce lundi l'épidémiologiste Marius Gilbert. Grâce à l'avancée de la vaccination, les Belges s'apprêtent selon lui à entrer dans un nouveau régime, « qui n'aura rien à voir avec ce qu'on a connu » jusqu'à présent.
par
oriane.renette
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Les semaines se suivent et l'espoir est de nouveau de vigueur. Après avoir traversé une longue période de confinement, la Belgique s'apprête à « revivre ». Avec, dès le week-end du 8 mai, la réouverture de l'Horeca et des terrasses. Un pas important vers un retour à une vie plus ou moins normale.

La vaccination va bientôt changer la donne

Marius Gilbert, l'un des épidémiologistes les plus connus du pays, n'a pas manqué d'afficher son optimisme pour les prochaines semaines, alors que le nombre de personnes, touchées par le Covid-19 et admises dans les hôpitaux, ne fait que diminuer de jour en jour.

« Dès le moment où la grande majorité des personnes potentiellement à risque seront protégées par la vaccination, cela va changer complètement la quantité de personnes susceptibles de se faire hospitaliser et donc le coût bénéfice d'un ensemble de mesures. Et donc, on va pouvoir basculer sur une autre gestion de l'épidémie de manière relativement durable », expliquait le chercheur de l'ULB à la RTBF : « On voit qu'il y a trois indicateurs qui sont en baisse simultanément. Ce sont d'une part, le nombre de cas positifs mais aussi le taux de positivité et surtout, le nombre d'admissions hospitalières. Dans les semaines qui viennent, on va vraiment tirer profit de cette campagne de vaccination qui avance vite et qui continue à avancer assez vite avec un programme de vaccination assez ambitieux. »

Si la situation actuelle tend vers l'optimiste, Marius Gilbert pointe tout de même le fait que le vaccin n'est pas infaillible à 100 %. « Quand on dit que la vaccination est efficace à plus de 90 %, cela veut dire qu'une certaine proportion assez faible des personnes vaccinées, peut néanmoins être infectée et transmettre. Pour deux personnes qui seraient vaccinées, non seulement le risque de transmission est très faible mais les chances qu'une personne soit infectée vont aussi être beaucoup plus faibles. Et ça, c'est le bénéfice collectif de la vaccination. »

Conserver les gestes barrière pour avancer

À quelques jours de la réouverture de l'Horeca, l'épidémiologiste souhaite quand même que la population belge demeure prudente, en appliquant encore et toujours les gestes barrières. « Je pense que la crainte est que dès le moment les gens où sont vaccinés, ils ont l'impression qu'ils sont complètement protégés et donc on relâche tout. Dans ce cas-là, le bénéfice de la vaccination est dans un premier temps compensé par une augmentation des contacts due au fait qu'on se sent peut-être un peu trop en sécurité. »

Raison pour laquelle ce mois de mai sera prépondérant : « On va voir ce basculement qui va se dérouler petit à petit avec ce bénéfice de la vaccination qui va se marquer de plus en plus. On va vraiment basculer vers un changement de phase, passer dans un autre régime avec des choses à maintenir mais qui n'aura plus rien à voir avec ce qu'on a connu », terminait-il, interrogé par la RTBF.

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