Un policier bruxellois en grève de la faim pour dénoncer sa hiérarchie

Depuis presque deux semaines, Eric Claessens a entamé une grève de la faim pour protester contre sa révocation de la police. Cet agent bruxellois dénonce le comportement de sa hiérarchie, qui préfère couvrir les bavures de certains policiers plutôt que soutenir ceux qui les dénoncent.
par
sebastien.paulus
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Eric Claessens est un inspecteur de police bruxellois qui a décidé d'arrêter de s'alimenter il y a très exactement treize jours. Différents médias relaient l'histoire de cet agent qui se sent meurtri et qui risque désormais gros pour s'être opposé de façon ferme à sa hiérarchie. Il raconte à nos confrères de Moustique cette soirée de patrouille qui lui a coûté sa carrière.

"On tombe sur un individu éméché qui urine sur la façade de l'Ancienne Belgique. On l'interpelle, on lui met les menottes. Tout va bien. Des collègues plus anciens décident d'amener l'individu à l'abri des regards dans la station de métro d'à côté, où la police dispose d'un local", commence-t-il.

"Ce qui se fait en bas reste en bas"

L'individu est ensuite roué de coups par les collègues d'Eric, qui décide de prévenir son supérieur hiérarchique. Et là, stupeur: "Ce qui se fait en bas reste en bas. Tu fermes ta gueule sinon tu vas avoir des problèmes." Mais l'inspecteur décide de ne pas se taire et écrit un rapport pour dénoncer les actes. "Je deviens alors la bête noire de mon chef et d'un nombre important de mes collègues. Je m'en rends compte assez rapidement. Alors que j'effectue une intervention face à un colosse ivre, quai numéro 2 à la gare du Nord, j'appelle du renfort par radio. Aucun de mes collègues de l'unité ne vient. Personne. Pendant 10 minutes", déplore le Bruxellois.

Cette intervention lui coûtera une blessure au dos qui nécessitera une rééducation de sa part. Durant celle-ci, il sera auditionné par le contrôle interne, où il dénonce ces pratiques: "Les pommes pourries qui s'adonnaient à ce genre de pratiques sont toujours là. Il y a eu des éléments qui ont été punis mais ils ont réintégré l'unité."

Défendre sa maison

Mais pour lui, le poids des mots a une importance primordiale, comme il l'explique sur les réseaux sociaux: "Je tiens à préciser que oui, je dénonce des violences, gardons à l'esprit que certaines formulations peuvent faire une généralité négative "ce ne sont pas des violences policières" mais "des violences commises par certains policiers" tout comme le harcèlement et les abus internes, commis et couverts par certaines hiérarchies...Je défends ma maison police contre cela, et le citoyen! C'est comme stigmatiser un groupe entier de personnes quand un individu commet des actes violents sur un policier ou sur une victime!"