Voici pourquoi il faut relativiser les effets secondaires du vaccin AstraZeneca

Le doyen de la faculté de pharmacie de l'UCLouvain a relativisé les effets secondaires du vaccin AstraZeneca.
par
Clement
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Le 7 avril dernier, l'Agence Européenne des médicaments (EMA) indiquait qu'il y avait bien un lien entre les caillots sanguins et le vaccin AstraZeneca. Pour arriver à cette conclusion, l'EMA a procédé à un examen approfondi de 62 cas de thrombose cérébrale et de 24 cas de thrombose de la veine splanchnique signalés au 22 mars dernier, dont 18 mortels.

De quoi renforcer la méfiance de la population envers ce vaccin, même si les différentes autorités rappellent régulièrement que les avantages du vaccin l'emportent toujours sur le risque. Chez nous, sur les 60.700 injections faites avec AstraZeneca, la cellule Covid-19 a constaté plus ou moins 10% de désistements, détaillait hier la ministre régionale de la Santé, Christie Morreale. Avant de préciser que ces désistements avaient été "immédiatement comblés par la prise de nouveaux rendez-vous".

L'importance de la balance bénéfice/risque

Dans les colonnes de la Dernière Heure ce lundi, Emmanuel Hermans, doyen de la faculté de pharmacie de l'UCLouvain, a tenu à relativiser le nombre de thromboses liées à l'injection du vaccin. "Chaque année, on déplore des effets secondaires graves et mêmes des décès suite à la prise de paracétamol, qui est pourtant l'un des médicaments les plus consommés chez nous", explique-t-il à nos confrères.

Il indique que certains "effets secondaires graves" sont liés à "des médicaments parfois très communs et on n'émet pas plus de réserves à leur égard. Chaque décès est bien évidemment un décès de trop mais il faut les relativiser par rapport aux millions de vies sauvées grâce à ces médicaments. Dans le cadre d'AstraZeneca, les cas de thrombose sont extrêmement peu nombreux au vu du nombre de personnes vaccinées".

M. Hermans rappelle également que tous les médicaments ont des effets secondaires et que la "balance bénéfice/risque" est toujours étudiée pour voir si un médicament est autorisé sur le marché ou non. Et cette balance peut varier en fonction de la maladie que le médicament est censé traiter. "Si un médicament qui soigne la douleur peut entraîner aussi une perte de cheveux ou de gros problèmes sanguins par exemple, il ne sera probablement pas autorisé. Par contre, si ces effets sont observés pour un médicament qui permet de traiter le cancer ou le sida, la balance bénéfice/risque pourra pencher en sa faveur", détaille le doyen.

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