La police ne dispose pas d'informations sur le racisme et la violence dans ses rangs
Il n'y a pas de chiffres clairs et fiables pour dépeindre la situation. Même un rapport interne de la police fédérale sur le nombre de personnes décédées après l'usage d'une arme à feu ne semble pas pleinement fiable car tous les cas ne sont pas signalés au service interne de prévention de la police fédérale. Les formulaires via lesquels les incidents avec une arme sont signalés ne mentionnent pas toujours les conséquences pour les tiers et certains policiers se concentrent davantage sur les blessures dans leurs rangs.
L'inspection pointe en outre qu'il n'y a pas de politique cohérente et uniforme relative à l'intégrité. Les chefs de police agissant en tant qu'autorités disciplinaires n'ont aucune garantie qu'ils seront correctement informés si un de leurs collaborateurs est condamné au pénal. Il n'y a pas de screening organisé au cours de la carrière d'un policier. Or un tel screening devrait être mené pour les fonctions sensibles. Outre l'influence de bandes criminelles, il s'agit aussi de dépister l'extrémisme dans les rangs policiers.
Réaction syndicale
Carlo Medo, président du syndicat de police SNPS-NSPV, critique vivement l'absence de chiffres clairs et fiables. «Tout citoyen peut déposer une plainte, qui fait ensuite l'objet d'une enquête par le Comité P. Ainsi, ces chiffres pourraient très facilement être publiés par le Comité P ou la magistrature, si le tribunal doit se prononcer», a déclaré M. Medo.
Il s'interroge également sur le fait que tous les incidents liés aux armes à feu ne sont pas signalés au service de prévention interne. «Cela me semble être davantage un problème de déontologie et d'intégrité, certains cadres ne transmettant pas les rapports.»
Enfin, le chef du SNPS-NSPV souligne qu'il n'existe pas de culture générale de discrimination ou de racisme au sein des forces de police. «99,99 % des policiers font leur travail avec intégrité et impartialité», conclut M. Medo.