« Synchronic » : de la drogue, de la pleine conscience et de l'horreur positive

"Synchronic" est un de ces films dont il vaut mieux savoir le moins possible. Cela n'a d'ailleurs rien d'exceptionnel pour Justin Benson et Aaron Moorhead, deux réalisateurs américains qui, avec une poignée de films (‘The Endless', ‘Spring'), se sont fait un nom dans le thriller et le film d'horreur. Leur grand atout, ce sont des idées épatantes, et il n'en va pas autrement dans cette histoire de drogue synthétique aux effets secondaires surprenants. 
par
oriane.renette
Temps de lecture 3 min.

Il paraît que l'idée de ‘Synchronic' vous est venue lors d'un cauchemar. Vos propres peurs sont-elles toujours une source d'inspiration ?

Justin Benson : « C'est bien possible. Nous ne craignons ni l'un ni l'autre les loups-garous ou les vampires ou ce genre de choses. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous n'avons jamais raconté d'histoires là-dessus. Il s'agit toujours de choses qui sont certes surnaturelles, mais qui semblent aussi plausibles quelque part. Comme s'il s'agissait de côtés cachés de la réalité que l'on découvre tout d'un coup. »

Le titre renvoie à une drogue de synthèse qui joue un rôle central dans le film. Avez-vous exploré le monde des drogues synthétiques ?

Benson : « Nous voulions surtout en savoir plus sur un étrange phénomène : aux USA, il est possible de vendre sans problème des substances synthétiques qui sont soi-disant comparables aux drogues illicites. Même si les effets de ces drogues sont souvent bien plus graves que les stupéfiant s qu'elles imitent »

Aaron Moorhead : « Dans ce sens, ‘Synchronic' correspond à une de mes angoisses. Les drogues synthétiques ne me font pas peur en tant que telles, mais je me sens mal à l'aise avec l'idée que quelqu'un chipote avec des molécules et peut vendre le résultat sans faire beaucoup de tests. Vous prenez quand même un sérieux risque en avalant ce genre de choses. »

Vous réalisez à strictement parler des thrillers et des films d'horreur, mais je remarque quand même que vos films véhiculent souvent quelque chose de positif aussi. Est-ce important pour vous ?

Benson : « Nous pensons que c'est plus réaliste. Dans les films, les gens s'enfuient généralement en hurlant lorsqu'ils voient un fantôme. Je suis persuadé que je réagirais autrement. Ce fantôme signifie en effet qu'il y a bel et bien une vie après la mort. Cela peut être angoissant, mais pourquoi s'enfuir d'une chose qui peut apporter une réponse à un des plus grands mystères de notre existence ? »

Ruben Nollet.

Review 

Mordu par un mystérieux serpent. Transpercé par une arme moyenâgeuse. Au fond d'une cage d'ascenseur, un sourire béat aux lèvres. Complètement carbonisé. Ces dernières semaines, Steve (Anthony Mackie) et Dennis (Jamie Dornan), deux infirmiers-ambulanciers du SAMU de la Nouvelle-Orléans, sont confrontés à des cas extrêmement bizarres. Le fil rouge : une drogue synthétique appelée Synchronic. Mais la tension monte d'un cran lorsque la fille adolescente de Dennis en prend elle aussi une dose et disparaît sans laisser de traces. Le concept sur lequel le duo de réalisateurs Justin Benson et Aaron Moorhead construit son thriller ‘Synchronic' est aussi fort que malin. Comme dans ‘Spring' et ‘The Endless', ils y associent en outre des effets formidables et une charge émotionnelle puissante. Dommage pour leur fin – cette fois encore – étrangement trop explicative. 

3/5