Voici tout ce que vous devez savoir sur le variant belge

Ce dimanche, on apprenait l'apparition d'un nouveau variant en Belgique, poétiquement dénommé "B.1.214", qui représenterait 4% des infections sur notre territoire, à savoir autant que les variants sud-africain et brésilien. Nos confrères de la DH ont interrogé un expert de l'UCLouvain pour en savoir plus sur la dangerosité de ce variant.
par
sebastien.paulus
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Le nouveau variant «Spike Insertion» a été mis au jour dans un laboratoire de l'ULiège,. Il a été découvert pour la première fois à Liège au mois de janvier dernier. «C'est notre chercheur Keith Durkin qui a identifié ce variant dans le cadre du programme national de surveillance génomique du virus qui a été lancé fin décembre dans notre pays», a indiqué le professeur de génétique humaine et responsable du laboratoire d'analyse et de séquençage du virus du Sars-Cov-2 de l'ULiège, Vincent Bours.

Ce variant n'est pas classé pour l'instant dans les variants préoccupants (VOC), mais il suscite l'intérêt des scientifiques en raison de sa mutation unique en son genre. Jean Ruelle explique: "Il n'y a pas le même profil de mutation que celui des variants d'intérêt connus sous le nom britannique, sud-africain et brésilien. Il y a plusieurs mutations S présentes, dont une modification particulière appelée ‘insertion', consistant en un ajout de 3 acides aminés par rapport à la protéine S de référence. La signification de cette mutation – et des autres présentes – en terme de transmissibilité ou de pathogénicité est en cours d'investigation.”

Une transmissibilité relative

Toutefois, l'expert relativise quant à sa transmissibilité, affirmant qu'elle n'était certainement pas aussi grande que celle du variant britannique. "Mais le fait qu'il n'ait pas disparu complètement malgré l'émergence d'autres variants laisse penser qu'il a quand même un avantage par rapport aux souches qui circulaient chez nous en 2020", précise-t-il.

Celui-ci explique que plusieurs autres pays ont décelé la souche avant qu'elle apparaisse chez nous. La mention la plus ancienne de celle-ci s'est d'ailleurs faite en RDC, difficile donc d'officialiser le nom de variant "belge".

"À ce stade, rien ne permet de tirer des conclusions ou d'affirmer qu'il soit plus dangereux, ni qu'il aurait un impact sur les hospitalisations dans les semaines à venir. Mais tant que le virus circule, d'autres variants plus adaptés à une dissémination chez l'être humain vont apparaître. Au plus vite la population sera vaccinée, au moins vite apparaîtront ces nouveaux variants. Et si la vaccination est trop lente, le risque d'émergence de variant partiellement résistant aux vaccins existe : de nouvelles formulations devront alors être mises au point", conclut l'expert.