Les festivals francophones demandent des décisions urgentes aux autorités

Après l'annulation des festivals Graspop et Rock Werchter ainsi que le report de Tomorrowland au nord du pays, les festivals francophones de musique sont toujours dans l'inconnu quant à leur avenir proche. Fondée dans le contexte de la crise, la fédération des festivals de musique Wallonie-Bruxelles (FFMWB) demande aux autorités d'apporter rapidement la clarté dont le secteur a besoin.
par
sebastien.paulus
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«Les festivals représentent un écosystème très diversifié composé d'organisateurs, d'artistes, de fournisseurs, de sous-traitants, d'équipes techniques, de spécialistes son et lumière et de nombreux relais dans le tissu associatif local. Leur situation actuelle est tout bonnement catastrophique», signale la FFMWB, qui rassemble, entre autres, Couleur Café, le BSF, Dour Festival, Esperanzah! , Les Francofolies de Spa, LaSemo, Les Ardentes ou encore Les Nuits Botanique.

«Aucun festival n'est actuellement en mesure de savoir s'il pourra se tenir ce printemps et cet été, dans quelles conditions et pour quels publics», déplore la FFMBW, alors que les mois de mars à juin sont traditionnellement d'une importance capitale pour la viabilité et le bon déroulement de ces événements.

Aucune perspective

A moins d'un mois du lancement de la saison des festivals, les organisateurs déplorent l'absence de perspective. «Une décision gouvernementale quant à la tenue des festivals, quelle que soit sa nature (annulation pure et simple ou autorisation sous conditions clairement définies) doit être prise le plus rapidement possible et avant la fin mars au plus tard afin d'apporter toute la clarté dont les organisateurs et les festivaliers ont besoin», plaident-ils. «Une absence de décision dans ces délais ne pourra qu'être gravement préjudiciable pour le secteur et l'ensemble de ses partenaires».

Ils pointent par ailleurs l'inégalité de traitement selon les Régions. «Les récentes mesures de soutien financier au secteur de l'évènementiel mises en place en Flandre et dans certains pays voisins - et en particulier le principe de fonds de garantie - laissent l'opportunité à bon nombre d'organisateurs de continuer sereinement leurs préparatifs, forts de la couverture offerte en cas d'annulation tardive de leur évènement. Malheureusement, à ce jour, aucun fonds de cette nature n'a pu être mis en place en Wallonie ou à Bruxelles, augmentant ainsi encore les risques encourus par les différents opérateurs», soulignent-ils.

Réinventer 2021 ou se projeter

Le secteur dit faire preuve d'une grande résilience depuis maintenant plus d'un an et avoir traversé l'année 2020 en perdant près de 99% de ses revenus tout en devant supporter d'importants frais fixes de fonctionnement. «Un échéancier clair et des décisions gouvernementales rapides quant au futur devraient nous permettre de réinventer 2021 ou de se projeter déjà avec impatience vers l'été 2022», conclut la FFMWB.

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