Doit-on craindre un troisième lockdown ?

Depuis quelques jours, tant les indicateurs liés aux contaminations qu'aux hospitalisations grimpent en flèche dans notre pays. Sont-ils le signe annonciateur d'une troisième vague ? Alors que le dernier comité de concertation avait annoncé des perspectives de déconfinement à partir du mois d'avril, doit-on craindre un retour en arrière ?
par
oriane.renette
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La situation épidémiologique en Belgique est encore précaire et sur un plateau ascendant, avec la moitié des lits de soins intensifs actuellement occupés par des patients Covid, a déclaré hier le Premier ministre. Toutefois, la situation actuelle, prévue par les modèles d'analyse de l'épidémie, «n'est pas une surprise», a ajouté Alexander De Croo.

Un point de basculement ?

« Nous traversons un moment très difficile. On avait prévu que le nombre d'hospitalisations allait monter. On suit la courbe bleue. Mais le nombre de nouveaux cas de contaminations est inquiétant… », analyse de son côté Marc Van Ranst ce mercredi dans les colonnes de la Dernière Heure.

Sur la seule journée du 12 mars, soit vendredi dernier, il y a eu 3.727 contaminations enregistrées, au plus haut depuis la mi-décembre. Idem du côté des hospitalisations. Mardi, 209 admissions ont été recensées, cet indicateur n'avait plus été aussi élevé depuis le 24 décembre dernier, lorsqu'il affichait un total de 211 admissions.

Selon les experts, cette récente hausse des contaminations, anticipées par les modèles mathématiques, s'explique par la rapide poussée de croissance du variant britannique. Ces signaux inquiétants sont-ils ceux d'une troisième vague ? Il faudra attendre les tendances consolidées sur sept jours pour se prononcer.

« Un troisième lockdown est possible »

Aux yeux du virologue, les mesures actuelles sont les bonnes mais mériteraient d'être davantage contrôlées. En revanche, il ne faut pas se précipiter vers de nouveaux assouplissements. « Si nous continuons de suivre les mesures, cela devrait aller. Mais si on pense que c'est fini, qu'on ouvre grand toutes les vannes, on aura un problème. »

Le calendrier du déconfinement n'est pas une garantie, rappelle l'expert. « On ne peut pas dire qu'ouvrir l'Horeca début mai sera impossible. Mais il faut avoir le sens des réalités et se rendre compte que cela peut changer. Si les chiffres continuent à monter, on doit considérer le plan B », souligne-t-il dans la DH. « L'épidémie n'est pas finie. Un troisième lockdown est possible, mais on peut et on doit l'éviter à tout prix. »

« Les assouplissements d'avril ne sont pas menacés », rassure Jambon

De son côté, le ministre-président flamand Jan Jambon estime que le calendrier de déconfinement n'est pas menacé. «En ce qui me concerne, mais il faut continuer à surveiller les chiffes de contamination chaque jour, les assouplissements prévus en avril ne sont pas menacés. Mais il faut toujours être prudent dans cette pandémie», a-t-il indiqué mercredi sur Radio 1 (VRT), plaidant même pour la réouverture des terrasses horeca lors des vacances de Pâques. Une option qui avait été balayée la veille par le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke : « c'est peut-être sympathique de parler d'assouplissement mais c'est bercer les gens d'illusions. »

Pour tenir le calendrier des assouplissements sans retour en arrière, le mot d'ordre des autorités reste donc le même : vacciner, vacciner, vacciner.

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