Deux cas de thrombose après l'utilisation du vaccin AstraZeneca rapportés en Belgique

Depuis quelques jours, le vaccin d'AstraZeneca est au centre de nombreuses interrogations. Plusieurs pays européens ont suspendu l'utilisation de ce vaccin après des rapports ayant fait état de caillots sanguins chez des personnes vaccinées.
par
Clement
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En Belgique, deux cas de thrombose ont été rapportés à l'Agence fédérale des médicaments après une vaccination avec le vaccin AstraZeneca, rapporte Sudpresse. Un des deux cas, celui de Catherine, 30 ans, pose notamment question. Cette infirmière de 30 ans a perdu l'usage d'un œil après avoir été diagnostiquée d'une "thrombose d'origine vasculaire". Et malgré une batterie de tests, les causes de cette thrombose restent mystérieuses.

"Il ne s'agit pas d'un accident cardio-vasculaire. Tous les bilans effectués à ce niveau sont revenus négatifs. Il reste encore la possibilité d'une thrombose hémostase, mais c'est beaucoup plus rare. Une jeune femme née en 1990 qui ne possède aucun facteur de risques cardio-vasculaires, c'est vraiment très bizarre", explique Christophe Martinez, son cardiologue interviewé par Sudpresse.

"Un vaccin sûr et efficace"

Du côté du cabinet du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, on confirme que deux cas de thrombose ont été signalés. Mais le ministre se veut rassurant. "Cela ne signifie pas qu'il y a un lien de cause à effet. C'est un vaccin sûr et efficace. Et ce pour toutes les personnes de 18 ans et plus. Il diminue ainsi le risque d'hospitalisation de 94 %", indique France Dammel, son porte-parole.

D'après RTL, "30 à 40 personnes sont hospitalisées par jour" en Belgique à cause d'une thrombose, un chiffre qui "n'a pas augmenté depuis le début de la vaccination", même si 150.695 personnes ont reçu une dose du vaccin AstraZeneca.

Pour rappel, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a indiqué mercredi que "rien n'indique que ces caillots sanguins sont liés à ce vaccin". Des propos confirmés par le virologue Johan Neyts, pour qui « il n'y a absolument aucun lien entre la vaccination et les caillots sanguins ».

La Belgique se justifie

La task force vaccination a justifié samedi sa décision de continuer à utiliser le vaccin en Belgique. "Les avantages l'emportent sur les risques. La balance est positive", a affirmé samedi l'un de ses membres, le professeur Jean-Michel Dogné lors d'un point de presse en ligne.

Il a cité les trente cas rapportés d'incidents thromboemboliques par rapport aux quelque cinq millions de personnes vaccinées au sein de l'Espace économique européen (EEE). C'est une incidence inférieure à celle que l'on trouve dans la population générale, a souligné le professeur Dogné, qui dirige le département de pharmacie de l'Université de Namur et est expert auprès de l'Agence fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS) ainsi qu'auprès du comité mondial de sécurité vaccinale de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

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