L'Equateur en état de choc après le "massacre" de 79 prisonniers

Des cadavres ensanglantés, certains décapités, empilés pour être brûlés: l'Equateur était mercredi horrifié par les violences survenues la veille dans plusieurs prisons en proie à une guerre des gangs, qui s'est traduite par 79 morts en cette seule journée.
par
Marie
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Il s'agissait "d'une extermination entre bandes criminelles", a déclaré le président Lenin Moreno, au lendemain de ce qu'il a qualifié de "barbarie". Jamais ce petit pays de 17,4 millions d'habitants, niché entre l'océan Pacifique, les montagnes des Andes et la jungle d'Amazonie, n'avait été confronté à une crise carcérale d'une telle dimension.

Une série d'émeutes et d'affrontements ont éclaté de façon simultanée mardi entre des gangs se disputant le contrôle des prisons à Guayaquil, Cuenca et Latacunga, villes qui concentrent 70% de la population pénitentiaire.

Une nouvelle mutinerie

Une nouvelle mutinerie a débuté mercredi soir dans l'une des prisons de Guayaquil, a annoncé le chef de la police, le général Patricio Carrillo. Il n'avait pas à ce moment d'indications sur d'éventuelles victimes, mais a évoqué sur Twitter "l'agressivité et l'irrationalité des groupes de délinquants".

Le dernier bilan a été établi mercredi à 79 morts: 37 à Guayaquil, 34 à Cuenca et huit à Latacunga, selon le directeur du système pénitentiaire (SNAI), Edmundo Moncayo. D'autres détenus, ainsi que des policiers, ont été blessés mardi, mais leur nombre total n'a pas été précisé.

Surpopulation carcérale

Le gouvernement a attribué ces violences à une attaque coordonnée d'un gang de narco-trafiquants pour éliminer une bande rivale. "Ce n'est pas un hasard. Cela a été organisé de l'extérieur des prisons et orchestré en interne par ceux qui s'en disputent le contrôle, ainsi que le trafic de drogue sur tout le territoire national", a ajouté le président Moreno.

L'Equateur compte environ 60 centres pénitentiaires d'une capacité de 29.000 places. Mais la surpopulation avoisine les 30%: 38.000 détenus, surveillés par 1.500 gardiens alors que, selon des experts, il en faudrait 4.000 pour un contrôle efficace.