Transports en commun + vélo, une combinaison à encourager

Le nombre de cyclistes a augmenté de 64% à Bruxelles en 2020. Alors que la Région développe les aménagements pour favoriser les offres de mobilité multimodale, le MR bruxellois réclame un coup d'accélérateur pour encourager l'usage combiné du vélo et des transports en commun.
par
Marie
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Seuls 1% des usagers de la STIB combinent vélo et transports en commun, indiquait mardi dernier la ministre bruxelloise de la mobilité Elke Van Den Brandt, sur base de l'enquête de satisfaction de la société régionale. Un chiffre à nuancer: «c'est un indicateur du baromètre, ça ne représente pas le nombre réel d'utilisateurs qui transportent leur vélo dans les transports publics à Bruxelles», nous indique la STIB.

Toutefois, selon Anne-Charlotte d'Ursel (MR), présidente de la commission mobilité qui avait interpellé la ministre, «apprendre qu'à peine 1% des usagers utilisent le vélo pour rejoindre les transports en commun a fait l'effet d'une bombe». «Ça paraît très peu, surtout quand on parle de la mobilité multimodale comme la solution à nos problèmes de congestion.»

«Il faut plus de stationnements sécurisés»

«Il y a une vraie volonté de la STIB d'augmenter le nombre de véhicules et la fréquence: ça, c'est très positif», poursuit la députée. Positif mais encore insuffisant pour le MR, qui demande au gouvernement bruxellois de mettre un coup d'accélérateur afin d'encourager davantage l'usage combiné du vélo et des transports en commun.

En priorité, Anne-Charlotte d'Ursel réclame le développement de nouveaux stationnements vélo aux abords des nœuds intermodaux et des arrêts les plus fréquentés. «On demande depuis des années des parkings vélos sécurisés dans les couloirs des stations. Les vélos seraient protégés des intempéries et le stationnement pourrait être sécurisé par un système caméra», nous précise la députée libérale.

«Il faut évidemment continuer les développements en cours, mais faire en sorte qu'ils correspondent aux besoins des voyageurs», plaide-t-elle. «Par exemple, installer des stationnements aux stations Bourse et de Brouckère (800 et 400 places), c'était très bien. Mais en réalité, ces parkings sont désespérément vides».

Une offre en évolution

De son côté, la Région bruxelloise vient d'annoncer le déploiement d'une nouvelle offre de places sur l'ensemble du territoire d'ici 20 ans. L'accent sera mis sur le développement du stationnement vélo sécurisé au niveau des pôles intermodaux.

«C'est clair que la multimodalité c'est l'avenir», renchérit la STIB. «En plus des parkings vélos aux abords des stations, il y a, à proximité de nos grosses stations, des bornes Vilo ainsi que des vélos ou trottinettes en libre-service qui permettent de poursuivre son trajet via la location.»

Aménager les espaces

Au-delà du stationnement, d'autres aménagements devraient être prévus pour faciliter la multimodalité, selon Anne-Charlotte d'Ursel. «Dans certaines villes étrangères, il est bien plus simple d'embarquer avec un vélo que chez nous. Il y a moyen de trouver des solutions qui ne provoqueront pas de conflits entre usagers», insiste la députée. Elle propose par exemple d'instaurer un espace sur les quais pour les cyclistes afin qu'ils puissent monter dans le dernier wagon.

Pour l'heure, des emplacements dédiés aux vélos (mais aussi aux parents avec poussette, aux PMR…) existent sur toutes les rames mais varient selon les modèles. «Lorsque le matériel sera plus homogène, un marquage sera posé sur les quais afin d'indiquer où l'on peut facilement embarquer avec son vélo, et sans déranger les autres usagers» nous répond la STIB.

Pour rappel, transporter un vélo en heure de pointe est interdit. Il est possible de transporter (gratuitement) son vélo dans les métros et dans les trams à planchers bas (soit 70% de la flotte trams). Pour les bus, seuls les vélos pliables et pliés sont autorisés. On ne peut grimper à bord avec son vélo que si l'affluence le permet.

Des offres pensées pour les navetteurs

Au cabinet de la ministre bruxelloise de la mobilité, on insiste sur le potentiel d'intermodalité pour les navetteurs, bien davantage que pour le transport intra-bruxellois. «En ce qui concerne la combinaison STIB/vélo, il faut prendre en compte la particularité de Bruxelles: le maillage de la STIB est très fin [la distance moyenne entre les arrêts est de 430 mètres, ndlr.] Cela explique qu'il n'y a que 1% des utilisateurs qui combinent vélo et transports», nous dit-on. «Pour l'intra-bruxellois, il n'y a pas besoin d'un vélo si on est en STIB, et il n'y a pas besoin de la STIB si on est à vélo. En revanche, on croit énormément à l'intermodalité train/vélo.» D'ailleurs, une étude réalisée pour le lancement du Masterplan stationnement vélo à Bruxelles indiquait que 10% de voyageurs pourraient combiner vélo et transports publics. Les nouveaux stationnements vélo seront donc véritablement pensés pour faciliter la combinaison train/vélo, nous assure-t-on. En outre, l'offre pour la combinaison vélo/voiture (stationnements vélo dans les parkings de dissuasion, déploiement de bornes Vilo et d'autres opérateurs de micromobilité à proximité des P+R…) sera elle aussi renforcée.