Une étude identifie les mesures les plus efficaces pour lutter contre la propagation du coronavirus

Dans une étude publiée ce mardi, des chercheurs ont évalué l'efficacité et l'impact des mesures politiques prises à travers le monde pour lutter contre l'épidémie de coronavirus. Du confinement à l'interdiction de voyager, en passant par le télétravail et la fermeture des écoles : voici la liste des mesures qui sont efficaces… et de celles qui ne le sont pas.
par
oriane.renette
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Depuis l'apparition du nouveau coronavirus, tous les pays à travers le monde ont développé un arsenal de mesures politiques pour endiguer la pandémie. Une équipe de chercheurs a donc voulu déterminer quelles avaient été les mesures les plus efficaces lors de la première vague. Dans une étude publiée ce mardi dans la revue Nature Scientific Reports, ils analysent et comparent les mesures « non-pharmaceutiques » (c'est-à-dire qui n'agissent pas directement sur le virus, mais bien sur les citoyens et les interactions sociales) mises en œuvre dans 175 pays.

« Cette étude permet d'étudier simultanément les différentes politiques et d'identifier l'effet de chacune d'entre elles », explique à la RTBF Bertrand Verheyden qui a pris part à cette recherche. Avec son équipe, ils ont identifié l'impact de chaque mesure sur le nombre d'infections quotidiennes et sur la mobilité des citoyens.

Les quatre mesures les plus efficaces

Après analyse, les chercheurs ont conclu que quatre mesures politiques étaient particulièrement efficaces pour réduire le nombre de contaminations quotidiennes : l'annulation d'événements publics, l'imposition de restrictions sur les rassemblements privés, la fermeture des écoles et la fermeture des lieux de travail. En résumé : toutes les mesures qui visent à éviter les contacts au sein de grands groupes.

En plus d'avoir un haut taux d'efficacité, ces politiques ne mettent qu'une semaine pour produire leurs premiers effets.

Le confinement, moins efficace que ce que l'on a pensé ?

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les mesures de confinement strict n'ont, selon les chercheurs, qu'un effet limité.

Quant à la mobilité intérieure : « les restrictions sur la mobilité intérieure et sur les transports publics ont un impact négligeable car les politiques susmentionnées [annulation d'événements publics, restrictions sur les rassemblements privés, fermeture des écoles et  lieux de travail], imposées plus tôt en général, avaient déjà réduit de facto la mobilité humaine. »

Quid des voyages à l'étranger ?

L'interdiction des voyages à l'étranger non-essentiels est sur la table du comité de concertation, réuni ce mercredi après-midi. Or, d'après les auteurs, cette restriction ne serait pas des plus efficaces.

En effet, lors de la première vague, les restrictions de voyages internationaux « ont eu un effet de courte durée, et n'ont pas empêché l'épidémie de se transformer en pandémie ».

« Ces restrictions ont eu un effet sur les contaminations dix jours après leur introduction et pour près de deux semaines et demie. Après quoi elles ont cessé de produire leur effet », notent les auteurs. Ils déplorent que les contrôles n'aient pas été suffisamment stricts. Conséquence : « cette mesure était aussi appropriée pour lutter contre une pandémie qu'une digue cassée l'est pour lutter contre une inondation. »