L'interdiction des voyages non essentiels à l'étranger fait son chemin

L'idée d'interdire les voyages non essentiels à l'étranger pour une durée limitée gagne du terrain dans les rangs gouvernementaux, indiquait-on mercredi à plusieurs sources alors qu'un comité ministériel restreint s'était tenu dans la matinée. Sa mise en oeuvre pourrait toutefois relever du casse-tête.
par
Pierre
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Ce week-end et lundi, une telle mesure pour combattre la propagation des variants de la covid-19 en Belgique semblait encore exclue. Mais les chiffres et certains cas récents dans l'actualité semblent avoir changé la donne.

L'interdiction des voyages non essentiels est aujourd'hui clairement sur la table. La définition d'un voyage non essentiel et l'application de la mesure est toutefois loin d'être une sinécure.

Elle implique de s'accorder avec les Régions. Les autorités veulent aussi éviter certains effets collatéraux comme, par exemple, le blocage de marchandises dans un pays voisin.

Aucune décision n'est encore prise. Une échéance importante est attendue jeudi: au cours d'un conseil européen, les dirigeants des Etats membres doivent tenter d'accorder leurs violons sur les mesures à prendre pour endiguer la pandémie.

Vendredi, le gouvernement fédéral se réunira à nouveau en comité restreint avant le comité de concertation qui doit se pencher sur le cas des voyages non essentiels mais aussi sur d'autres points, dont celui des perspectives à donner aux secteurs d'activité touchés par les mesures de fermeture.

Jusqu'au carnaval?

Le Premier ministre Alexander De Croo plaidera pour une interdiction temporaire et ciblée des voyages non essentiels lors du sommet européen de jeudi. Il l'a confirmé lui-même mercredi soir au cours du journal télévisé de la VRT.

"Nous sommes maintenant dans une situation légèrement meilleure, mais la moindre étincelle peut faire remonter les chiffres en flèche. Nous devons éviter cela", a dit M. De Croo.

Les chefs d'État et de gouvernement européens discuteront ce jeudi de l'approche européenne commune face à la pandémie. Sur la table de leurs échanges: la campagne de vaccination et la stratégie de test, mais aussi les voyages qui semblent favoriser la propagation de variantes du corona très contagieuses.

Pour le Premier ministre belge, il n'y a pas lieu de fermer purement et simplement les frontières afin de maintenir les échanges commerciaux et l'approvisionnement, et, par ailleurs, de permettre aux travailleurs transfrontaliers de maintenir leurs activités professionnelles.

Mais il importe à ses yeux de suspendre l'autorisation des voyages non essentiels comme ceux qui relèvent du tourisme.

"Je voudrais bien donner des perspectives, mais je ne veux pas donner de faux espoirs. On voit que le tourisme représente un certain risque", a notamment dit le Premier ministre, interrogé par la Une.

Alexander De Croo a fait part de son souhait de voir une telle interdiction "durant une certaine période" incluant "je dirais la période de carnaval", a-t-il ajouté.