Face aux variants, faut-il troquer son masque en tissu pour un FFP2 ? Oui, « dans certains contextes »

Face au danger des nouveaux variants de coronavirus plus contagieux, les masques en tissu et masques artisanaux seraient moins efficaces, voire insuffisants selon plusieurs experts. Dans certains cas, il faudrait donc préférer les masques chirurgicaux FFP2, indique ce mercredi Yves Coppieters dans les colonnes de la Dernière Heure.
par
oriane.renette
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Les variants britannique et sud-africain du coronavirus qui se propagent en Europe inquiètent les experts de tous les pays. D'après plusieurs études, les spécialistes estiment que ces deux variants accroissent le risque de contagion de 40%.

Pour lutter contre l'arrivée de ces nouveaux variants, de nombreux pays européens envisagent de renforcer leurs mesures. Entre autres, ils prévoient de revoir leur stratégie relative au port du masque.

L'Allemagne et l'Autriche ont ainsi décidé de rendre obligatoire le port d'un masque médical, FFP2 ou chirurgicaux, dans les transports et les magasins. En France, le Haut Conseil de la santé publique recommande désormais d'éviter de porter des masques en tissu et masques artisanaux.

Qu'en est-il en Belgique ?

Chez nous, 91 cas d'infection due au variant britannique ont été détectés, et sept cas du variant sud-africain sont également confirmés. Faut-il dès lors imposer de nouvelles directives quant au port du masque ?

« Cela dépend du contexte », répond l'épidémiologiste Yves Coppieters, interrogé par la DH. « Les masques en tissu restent une bonne protection dans la vie de tous les jours. Mais il faut qu'il s'agisse de masques en tissu de qualité, renouvelés et nettoyés régulièrement. Dans des lieux à fort risque, où il y a foule, les masques chirurgicaux sont plus indiqués », note l'expert.

Outre les lieux très fréquentés, Yves Coppieters recommande le port des FFP2 généralisé en cas de cluster de souche mutante.

Bien entendu, il rappelle que « dans un hôpital, en urgence et soins intensifs, le FFP2 doit logiquement être utilisé ».

« Impact aussi important »

« A priori, ce n'est pas parce que le variant britannique est plus contagieux et pénètre plus facilement dans les cellules qu'il s'insinue mieux entre les mailles d'un masque » précise de son côté Yves Van Laethem. D'après lui, parmi les masques en tissu, il convient de privilégier « ceux comportant deux épaisseurs de tissu et un filtre au milieu », plus efficaces.

«S'ils sont employés quand il faut et convenablement, l'impact des masques en tissu contre ces variants peut être au moins aussi important que si on employait des masques de type FFP2, plus complexes à mettre et à tolérer», indiquait ce mardi le porte-parole interfédéral lors d'un point presse.

«Pour porter un masque FFP2, il faut être bien rasé et le masque doit bien s'adapter au visage», a ajouté le virologue Steven Van Gucht. «Dans le milieu médical, des tests sont effectués pour le vérifier. Le type de masque peut varier d'une personne à l'autre.»