Loïc Van Impe, Fou de cuisine : « Pour manger équilibré, osez essayer ! »

Depuis son plus jeune âge, la cuisine est son terrain de jeu. Dès lundi prochain, Loïc Van Impe sera de retour sur RTL-TVI pour une nouvelle saison de «Fou de cuisine». L'occasion pour nous de glaner quelques conseils food auprès de ce jeune prodige des fourneaux!
par
ThomasW
Temps de lecture 6 min.

Le public belge vous connaît de part et d'autre de la frontière linguistique. Vous incarnez un peu la « Belgitude » du monde culinaire…

« C'est le message que je veux faire passer: montrer que la Belgique est un pays uni, même si on parle deux langues. On doit rester ce chouette pays uni. Je suis Belge et fier de l'être: j'habite en Région bruxelloise, j'ai été éduqué en français à la maison, j'ai fait toutes mes études en flamand. J'ai autant d'amis francophones que néerlandophones… C'était une évidence pour moi que mon émission soit belge: francophone et flamande. Quand je prépare un waterzooi, qui originellement vient de Gand, ce n'est pas un plat flamand. Pour moi c'est un plat belge. Les boulets à la liégeoise, c'est un plat belge, pas un plat wallon.»

Toutes les générations vous suivent et notamment les jeunes, ce qui n'est pas forcément courant pour une émission culinaire. Qu'est-ce que ça représente pour vous?

«J'ai commencé en 2016 avec les capsules ‘Kot Food' sur Youtube: des recettes abordables et faisables en kot étudiant. Il fallait 15 minutes, 5€ pour tous les ingrédients, une poêle et une casserole. Je voulais partager ma passion. Surtout, je voulais montrer que, même pour un plat compliqué, l'important est la manière dont on approche la recette. Il ne s'agit pas de mettre 2,5 grammes de ci ou de ça, ou d'utiliser du matériel dernier cri… Non, c'est plutôt à la bonne franquette. Ne pas cuisiner comme un chef, ce que je ne suis pas, mais avec l'envie. Montrer cela, ça parle à toutes les générations.»

Qui sont les chefs qui vous inspirent?

«Pour le moment, je suis beaucoup Matty Matheson, un cuistot canadien qui a une série sur YouTube. Il est complètement taré mais il a une super bonne cuisine! J'aime son approche de la cuisine, elle est plus directe et rock'n'roll. Après, je regarde les émissions culinaires depuis que je suis tout petit. Je reste un grand fan de Cyril Lignac. Jamie Oliver, aussi. Quand j'écris mes recettes je regarde très souvent son émission ‘Naked chef'. Elle a 30 ans mais n'est toujours pas démodée?! Je suis aussi tous les chefs de ‘Top chef'. Côté flamand, j'adore Jeroen Meus et Piet Huysentruyt.»

Parlant de «Top Chef», ça vous tenterait de participer à l'émission?

«Ça a toujours été mon rêve! Mais je ne crois pas que ça me soit destiné. D'abord, je pense que je n'ai pas le niveau: je n'ai pas fait l'école hôtelière et je n'ai pas travaillé dans un étoilé. Et puis, on pourrait voir un conflit d'intérêts si j'y participais alors que j'ai déjà mon émission sur RTL.»

Quel est le meilleur conseil culinaire que l'on vous ait donné?

«D'avoir l'envie de passer un bon moment en cuisine, et de ne pas voir la cuisine comme un devoir. C'est aussi le message absolu que je veux faire passer : apprécier le moment en cuisine et préparer un beau plat qui donne le sourire aux gens. Il n'y a rien de mieux que de déposer un repas sur la table et que tout soit parti en 15 minutes! Le plus important, c'est que je prenne mon pied à chaque fois. J'adore ce que je fais et je ne dois pas me gêner d'en profiter!»

En ce début d'année, période de bonnes résolutions, quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent adopter une alimentation saine sans se prendre la tête en cuisine?

«Pour moi, une alimentation saine c'est une alimentation équilibrée. Ça ne veut pas dire qu'il faut se priver d'un bon plat de macaronis jambon/fromage, ou de carbonnades-frites-mayonnaise… mais pas tous les jours! Il faut enchaîner avec une bonne petite salade ou une soupe avec de bons légumes d'hiver. C'est pour ça que j'essaie de proposer des menus variés chaque semaine, avec au moins une recette végétarienne. C'est aussi une façon de montrer que ce n'est pas parce que c'est végé que ce n'est pas goûtu! Si j'ai un conseil à donner pour manger plus équilibré, c'est d'oser essayer. Oser acheter des produits que l'on ne connaît pas. Oser se challenger et chercher des recettes en ligne pour le cuisiner.»

Vous veillez à travailler avec des légumes de saisons?

«On essaye au maximum mais ce n'est pas toujours simple. Déjà, il y a déjà un décalage de saisonnalité entre le tournage et la diffusion de l'émission, un mois plus tard. Par exemple, sur le prochain tournage, je vais utiliser des tomates. Ce n'est pas de saison, je le sais. Mais pour pouvoir garder des menus passionnants, j'ose utiliser des produits qui ne sont pas 100% de saison. Après, quand c'est possible, j'encourage à travailler avec des légumes surgelés locaux, qui ont été surgelés en saison. J'essaye de m'améliorer à ce niveau-là. Je cherche le bon équilibre.»

Un conseil de recette à base de légumes de janvier, un plat qui plaira aux petits et grands?

«Mon légume préféré en hiver, c'est le céleri-rave. On sait en faire des millions de choses?! On peut le préparer en soupe, ou en purée avec des pommes de terre: c'est hyper lisse et agréable à manger. Le céleri-rave se marie très bien avec une volaille, un chapon ou même avec du sanglier. C'est aussi un légume que l'on peut râper, pour le servir en salade avec de la mayonnaise et du citron. Ou encore: coupé en petits dés, poêlés avec un peu d'ail et du potiron. C'est délicieux. Céleri-rave, j'adore!»

Quel est le plat que vous avez le plus cuisiné en 2020?

«C'est un de mes plats préférés, je le cuisine au moins deux fois par mois! Le ‘pasta olio aglio peperoncino': des pâtes blanches cuites très al dente, poêlées ensuite dans de l'huile d'olive avec du piment séché et de l'ail. C'est la plus belle recette de base, dans toute sa simplicité! Quand l'ail est légèrement doré, on a cet arôme limite rôti, avec ce côté piquant des piments séchés, une bonne huile d'olive, une pâte de bonne qualité… C'est parfait!»

Les légumes «oubliés» font leur grand retour depuis quelques années. Vous en cuisinez?

«Je préfère parler de ‘légumes retrouvés' car aujourd'hui on les voit partout! Mon préféré est le topinambour, c'est un légume super goûtu. Sa texture, son goût… il est incomparable. Il a un peu les mêmes notes que l'artichaut, avec cet arôme presque noisette, très spécifique. Et il est facile à cuisiner. On peut le manger cru, coupé à la mandoline en fines tranches, assaisonné avec un peu d'huile de noisette… C'est super bon, hyper croquant! Il se mange également rôti au four, une demi-heure à 200ºC, avec juste un peu d'huile d'olive et un oignon. On sait aussi en faire une bonne purée. Ou en soupe, comme ma maman fait souvent, avec des petites pâtes dedans.»

Votre livre de recettes cartonne! Vous vous attendiez à un tel succès?

«On en est à la sixième édition, c'est dingue, incroyable! Je suis super heureux parce que j'ai travaillé dessus comme un acharné durant neuf mois. Je suis content du résultat. Les gens partagent leurs photos et vidéos de recettes sur Facebook et Instagram. C'est ce que je voulais avec ce livre. Je ne voulais pas que ce soit un livre qui reste dans les armoires à prendre la poussière. C'était un projet qui me tenait à cœur et j'en suis fier. En ce moment, je travaille au développement du deuxième. Ce sera un second volume avec le même concept, dans le même état d'esprit.»

Oriane Renette