L'apprenti guinéen d'un boulanger ne sera finalement pas expulsé

Il y a quelques jours, nous vous racontions l'histoire de Laye, cet apprenti boulanger guinéen volontaire, qui était menacé d'expulsion par l'Etat français. Son patron avait entamé une grève de la faim et lancé une pétition pour faire entendre son appel. Il a obtenu gain de cause puisque Laye a désormais un titre de séjour provisoire. 
par
sebastien.paulus
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Stéphane Ravacley est boulanger à Besançon, en France. Depuis un an et demi, il peut compter sur l'aide de son fidèle apprenti, Laye Fodé Traoréiné. Ce jeune homme de 18 ans est originaire de Guinée, où il a grandi dans une famille d'accueil. À 16 ans, il a fui son pays. Il a traversé le Mali, la Libye, puis la Méditerranée à bord d'un bateau gonflable. Arrivé en Italie, il a pris un train au hasard et est arrivé à Nîmes. Laye a alors été pris en charge par une association.

Mais n'étant plus mineur, Laye n'était plus protégé par la loi qui interdit l'expulsion de mineurs isolés sans papiers et en novembre, les gendarmes sont venus lui signifier l'obligation de quitter le territoire français. Stéphane Ravacley est profondément touché et révolté par cette décision.

Une contestation qui paie

Son patron a donc décidé de commencer une grève de la faim pour contester cette décision, tout en adressant une lettre au président de la République. Une pétition a également été créée, rassemblant près de 250.000 signataires, dont Marion Cotillard, Omar Sy, Nicolas Hulot ou Raphaël Glucksmann.

Ce 14 janvier, la bonne nouvelle est tombée sur la page de la pétition: "UN IMMENSE MERCI À VOUS TOUS ! Grâce à votre mobilisation, grâce à vos signatures, grâce à votre action, vos partages depuis 2 semaines maintenant, Laye dispose depuis cet après midi d'un titre de séjour provisoire et sa régularisation définitive doit normalement intervenir dans le mois. Dès demain il revient travailler à la boulangerie, puisqu'il en a le droit maintenant. Stéphane va désormais reprendre une vie et une alimentation normale."

Des larmes de joie

"Nous avons réussi ensemble, et votre mobilisation a permis que d'autres jeunes majeurs, dans la même situation que Laye, soutenus par leur employeur, soient identifiés. Nous continuons donc, au delà de Laye, à porter le cas de tous ceux dont la régularisation doit intervenir, parce qu'ils ont trouvé une place à nos côtés. On continue donc à se battre, et on gagne, ensemble, pour eux et pour nous", précise le message.

Stéphane Ravacley a raconté l'émotion de son apprenti, qui s'est mis à pleurer de joie lorsqu'il a appris l'heureuse nouvelle. Si cette histoire se finit bien, le boulanger dit vouloir se battre pour que d'autres se terminent de la même manière partout en France.