Chaos à Washington où des manifestants pro Trump ont envahi le Capitole

Des milliers de manifestants favorables au président Donald Trump ont envahi mercredi la colline du Capitole à Washington, plongeant dans la confusion la session du Congrès qui devait confirmer mercredi la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle du 3 novembre.
par
ThomasW
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Les manifestants ont fait irruption lors des débats de la Chambre des représentants, ont investi les terrasses du capitole et provoqué l'évacuation des bâtiments du Congrès, peu après que le vice-président Mike Pence eut annoncé qu'il ne pourrait pas s'opposer à la certification de la victoire de Joe Biden.

"Nous reprenons la Chambre"

"Nous reprenons la Chambre", "c'est notre parlement", a déclaré à l'AFP un manifestant anonyme. Dans une lettre publiée quelques minutes avant l'ouverture de la session du Parlement américain, Mike Pence a expliqué que les "contraintes" de la Constitution ne lui permettaient pas de modifier les résultats du scrutin du 3 novembre, tels que transmis par les Etats. Le vice-président répondait ainsi directement à Donald Trump, dont il a été le fidèle lieutenant pendant les quatre dernières années.

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Des policiers dégainent leurs armes pour protéger les élus

Des policiers ont dégainé leurs armes mercredi dans la Chambre des représentants du Congrès des Etats-Unis, face à des manifestants pro-Trump qui tentaient d'entrer dans l'hémicycle, a rapporté un élu.

"Les gardes de sécurité et les policiers du Capitole ont sorti leurs armes tandis que des partisans de Donald Trump tentaient de forcer le passage", a tweeté l'élu Dan Kildee. "On a reçu pour consigne de nous allonger sur le sol et d'enfiler notre masque à gaz", a-t-il ajouté.

SAUL LOEB / AFP

Une femme blessée par balle

Au moins un manifestant a dû être évacué par des personnels médicaux. La chaîne américaine CNN annonce un blessé grave au Capitole. Une femme aurait été touchée par balle à la poitrine. Elle se trouverait dans un état critique.

SAUL LOEB / AFP

Le gouverneur de Virginie envoie la Garde nationale au Capitole

Le gouverneur de Virginie Ralph Northam a annoncé mercredi après-midi (mercredi soir en Belgique), via Twitter, l'envoi de la Garde nationale au Capitole pour faire face au rassemblement de manifestants pro-Trump, dont certains ont envahi le bâtiment.

"Nous travaillons en étroite collaboration avec le maire (de Washington DC) Muriel Bowser, (la présidente de la Chambre des représentants) Nancy Pelosi et (le leader démocrate au Sénat) Chuck Schumer pour apporter une réponse à la situation à Washington DC", a tweeté M. Northam. "A la demande du maire, j'envoie des membres de la Garde nationale de Virginie et 200 soldats", a-t-il ajouté.

Des manifestants chauffés par Trump

Dans un geste extraordinaire qui restera probablement dans les livres d'histoire, le milliardaire républicain avait choisi de défier le Congrès en réunissant des dizaines de milliers de ses supporteurs à Washington. Mais la manifestation a dégénéré. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter d'évacuer des partisans de Donald Trump qui ont envahi la scène installée pour la prestation de serment de Joe Biden le 20 janvier. "Si Mike Pence fait la bonne chose, nous gagnons l'élection", avait-il lancé. "S'il ne le fait pas, ce sera une triste journée pour notre pays", a-t-il ajouté, laissant entendre qu'il doutait de l'attitude de son numéro deux.

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Avant que les débats ne sombrent dans la confusion, Mike Pence avait bien commencé à présider la session conjointe de la Chambre des représentants et du Sénat qui doit officialiser le vote de 306 grands électeurs en faveur de Joe Biden contre 232 pour Donald Trump. Selon la Constitution, son rôle consiste à "ouvrir" les certificats envoyés par chacun des 50 Etats pour transmettre les votes de leurs grands électeurs. Seuls les élus peuvent contester les résultats dans certains Etats. Dès le début de la session, des républicains ont émis des objections aux résultats de l'élection dans l'Etat d'Arizona. Les deux chambres se sont alors séparées pour en débattre.

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Isolé, Trump s'en prend à son propre camp

De plus en plus isolé, le président américain Donald Trump s'en est pris avec virulence mercredi à son propre camp républicain juste avant que le Congrès n'entérine la victoire de Joe Biden. Les ténors républicains sont "faibles" et "pathétiques", a-t-il lancé sous un ciel chargé de lourds nuages, à des dizaines de milliers de partisans "Nous n'abandonnerons jamais. Nous ne concéderons jamais" la défaite, a-t-il martelé. Mais son obstination à contester l'élection de Joe Biden divise le parti républicain.