Les zones de police débordées par les dénonciations de voisins

Cela fait maintenant plusieurs semaines que les forces de l'ordre du pays arrêtent quotidiennement des "lockdown parties". La plus médiatisée d'entre elles ayant probablement été la "lockdown partouze" de Bruxelles au cours de laquelle un député européen hongrois était présent.
par
Clement
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Cette "lockdown partouze", comme de nombreuses autres fêtes illégales arrêtées, ont toutes un point commun. Elles ont été rapportées aux forces de l'ordre grâce à un coup de fil d'un voisin. "C'est une horreur, on en reçoit des dizaines par jour", confirme à la RTBF David Quinaux, porte-parole de la zone de police de Charleroi. "Depuis le mois de mars, cela n'arrête pas. Les gens dénoncent tout et n'importe quoi".

Et ce phénomène touche tout le pays. Waterloo, Bruxelles-Ixelles, Libramont, aucune zone de police n'est épargnée selon la RTBF. "On a beaucoup plus d'appels que d'habitude et ce ne sont pas pour les incivilités habituelles. Les gens ont peur de la Covid, donc, quand ils constatent que leurs voisins ne respectent pas les consignes, ils nous préviennent", explique Ludo Corvilain, porte-parole de la zone de police de Waterloo. Selon lui, la jalousie de voir les autres profiter d'un moment partagé que l'on se refuse est également une raison qui pousse la population à dénoncer son voisin.

Un phénomène mondial

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce phénomène n'est pas seulement belge. En France aussi, les zones de police sont confrontées à ce problème. Interrogé en avril par le Figaro, Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative police, affirmait qu'"à Bordeaux, 70 % des appels reçus au 17 visent à dénoncer. À Strasbourg, c'est un peu plus de 50%. Il y a aussi beaucoup d'appels de ce type à Toulouse, Nancy et Lens".

L'Espagne, l'Italie, l'Angleterre, et, hors Europe, le Canada et le Mexique, sont également touchés par ces dénonciations, qui concernent autant des fêtes dans un dortoir universitaire que la "dénonciation" d'un voisin qui n'a pas applaudi à sa fenêtre le personnel médical au printemps dernier.