Une gardienne de crèche au tribunal pour la mort d'un enfant de 5 mois

Sa mort remonte au 6 décembre 2018. Les parents du petit Ezra ont en effet reçu un appel leur disant que leur bébé était en réanimation. Onze jours plus tard, le petit garçon décédait. D'après les dires de la gardienne de 34 ans, l'enfant serait simplement tombé à la crèche. Mais c'est lors d'un interrogatoire d'une heure le 17 décembre 2018 qu'elle a tout avoué.

"Apparemment, je ne tenais pas Ezra correctement. Il m'a échappé des mains", avait-elle expliqué. D'après la gardienne, il était tombé la tête la première sur un matelas. Malgré ses pleurs, elle l'a remis dans son siège avant de partir aux toilettes. A son retour, le bébé avait le souffle coupé.

Paniquée, elle s'est mise à secouer le bambin avant d'appeler sa supérieure au téléphone puis les services de secours. Elle aurait ensuite menti sur les causes parce qu'elle avait peur de se retrouver en prison et de perdre son emploi.

"Ezra s'est battu onze jours pour sa vie à l'hôpital", a expliqué Chana, la mère du bébé. C'est deux jours après son admission que les médecins ont déclaré que ses blessures étaient "graves et ne pouvais pas être naturelles". C'est pourquoi les médecins ont traité Ezra comme un bébé secoué, et que les parents ont été dans un premier temps suspecté par la police.

"À l'époque, trouver la cause n'était pas une priorité pour nous", a ajouté Chana. "Nous nous sommes concentrés sur son rétablissement." Finalement, l'enfant est mort dans les bras de ses parents le jour de la Saint-Nicolas.

“Réagir rapidement aurait pu changer les choses”, a-t-elle expliqué. "Selon la gardienne, Ezra a pleuré après cette chute. D'après elle, il a eu des problèmes respiratoires près de trois quarts d'heure plus tard. Le fait qu'elle l'ait secoué est une réaction hallucinante pour moi. Il me semble évident que cela a aggravé les dommages éventuels.”

D'après l'autopsie, Ezra est mort des conséquences de l'impact ainsi que des secousses. Le procureur d'Anvers a poursuivi la femme pour homicide involontaire. D'après son avocat, Frédéric Thiebaut, "c'est un dossier très douloureux, surtout pour les proches de l'enfant décédé. Ma cliente n'a jamais voulu cela". Les parents espèrent en tout cas que le procès apportera toute la clarté.