« Une troisième vague serait terriblissime », prévient l'infectiologue Delphine Mathieu

Les chiffres de l'épidémie de coronavirus en Belgique sont moins bons ces derniers jours, a annoncé hier Sciensano. On constate une stagnation, voire une augmentation des contaminations, mais aussi des hospitalisations.

Alors que certains appellent à assouplir les mesures pour les fêtes de fin d'années, le personnel soignant, lui, craint déjà une troisième vague.

Interrogée hier matin sur les ondes de la Première, l'infectiologue Delphine Mathieu a fait part de la situation dans son établissement, le CHU Tivoli. « Il faut rappeler que la situation est très difficile pour tout le monde. Il y a une fatigue physique et psychologique indéniable. »

"Nos comportements peuvent avoir des impacts dramatiques"

Pour cette experte, il serait risqué d'élargir la bulle sociale pour les fêtes de fin d'année. « La fête de Thanksgiving au Canada a montré de manière significative une augmentation des chiffres de cas de Covid après cette fête, qui était une fête ponctuelle et pas une succession de fêtes comme on s'apprête à le faire », pointe-t-elle.

« L'épidémie est clairement ‘comportements dépendante' et c'est lié aux rassemblements, il faut vraiment bien l'avoir en tête. Tout le personnel de tous les hôpitaux, tout le monde est sur les genoux. Une troisième vague serait terriblissime pour les soins de santé belges », ajoute Delphine Mathieu. « Je peux entendre un ras-le-bol général, une envie de faire la fête, de se rassembler, une carence sociale indéniable, mais il faut vraiment bien réfléchir à notre comportement dans les semaines et les mois à venir, parce que ça peut avoir des impacts dramatiques. »