L'Indonésie punit le non-port du masque obligatoire à sa façon

En Indonésie, les autorités débordent d'inventivité pour punir les personnes ne respectant pas les règles sanitaires en place pour contrer la pandémie de coronavirus. Certaines associations défendant les droits de l'homme dénoncent des peines dégradantes. 
par
sebastien.paulus
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La police indonésienne a trouvé plusieurs moyens de sanctionner les personnes qui ne respectent pas les règles sanitaires élémentaires comme le port obligatoire du masque. En cas de transgression, vous pouvez vous retrouver à devoir pomper, arracher les mauvaises herbes, nettoyer des berges, voire creuser des tombes ou se coucher dans un cercueil ouvert.

Si les autorités serrent la vis, c'est parce que l'Indonésie est le pays le plus touché d'Asie du Sud-Est par le coronavirus. Ce samedi, on comptait plus de 10.300 morts et 271.000 cas à travers le pays. Mais certaines des sanctions infligées par la police, avec le renfort de l'armée, posent question.

Est-ce le rôle des autorités? 

"L'armée devrait se concentrer sur sa mission de défense, ce n'est pas son rôle de faire ça. Qui plus est, rien n'indique que ce genre de sanctions a un impact sur la pandémie de coronavirus", a estimé Rivanlee Anandar, membre d'un groupe de défense des droits de l'homme.

Depuis que les autorités multiplient les punitions, quelque 164.000 personnes ont été averties de diverses manières, dont une simple amende. Dans le cadre de cette opération de grande ampleur, 162.843,79 $ ont été perçus par les autorités. Le porte-parole de la police, M. Hendra Suhartiyono, a indiqué qu'il s'agissait là d'une aide pour aider à arrêter la propagation du virus. Il a précisé que les diverses sanctions qu'ils appliquaient leur venaient des gouvernements régionaux et qu'ils ne faisaient donc que suivre les règles en place.