Les hôpitaux bruxellois proches d'un point de rupture

Alors que les hôpitaux doivent passer en phase 2A d'ici au 2 novembre, certains établissements bruxellois estimaient jeudi que la phase 2B, dernière prévue dans le plan d'urgence hospitalier fédéral, ne suffira pas à contenir l'arrivée toujours plus massive de patients Covid-19.
par
sebastien.paulus
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La phase 2A impose aux hôpitaux de réserver 60% de la capacité des soins intensifs aux patients Covid. Les soins réguliers doivent en outre être progressivement réduits. En plus de ces mesures, la phase 2B ajoute 25% de lits supplémentaires dédiés aux soins intensifs.

Mais «le passage à la phase 2B ne suffira pas», estime Marc Noppen, directeur de l'UZ Brussel. «Nous ignorons ce que le gouvernement prévoit après la phase 2B et pourtant, tous les indicateurs chiffrés sont extrêmement clairs : les hôpitaux atteindront leur capacité maximale aux soins intensifs aux alentours du 10 novembre. Nous dépasserons alors le pic de la première vague, ce qui nous oblige à réfléchir au-delà de cette phase 2B.»

"Sécnario catastrophe"

Il faut donc inverser collectivement ce «scénario catastrophe», plaide M. Noppen. L'UZ Brussel soignait jeudi 97 patients Covid-19, dont 23 en soins intensifs. Au cours des dernières 24 heures, 12 nouveaux patients ont été admis, alors que six qui ont pu quitter l'hôpital.

Du côté du groupe Chirec, la clinique Ste-Anne St-Remi à Anderlecht comptait, elle, 42 patients hospitalisés dont six aux soins intensifs. L'hôpital Delta à Auderghem accueillait jeudi 60 patients Covid, dont sept aux soins intensifs. Enfin, l'hôpital de Braine-l'Alleud - Waterloo prenait en charge 52 patients ayant contracté le coronavirus, dont cinq aux soins intensifs.

Se basant sur ses chiffres de mercredi, le réseau des hôpitaux publics bruxellois Iris soignait pour sa part 47 patients Covid en soins intensifs (53% des lits agréés) et 237 autres dans les unités classiques.

Seconde vague différente

Au pic de la première vague, les hôpitaux Iris avaient accueilli jusqu'à environ 400 patients Covid-19, dont 80 en soins intensifs. Cependant, «à la différence de mars-avril, nous enregistrons un taux d'absentéisme élevé - supérieur à 20% - parmi le personnel», souligne Etienne Wéry, l'administrateur du réseau. «Concernant les visites, cela fait déjà plusieurs semaines qu'elles sont interdites, à quelques exceptions près, notamment en pédiatrie et pour les patients en fin de vie».

Enfin, les cliniques universitaires Saint-Luc, en phase 2A depuis lundi, comptabilisaient jeudi 107 patients Covid-19 dans les unités classiques et 27 supplémentaires en soins intensifs. L'hôpital observe une très légèrement inflexion dans l'augmentation du nombre de malades Covid-19 hospitalisés depuis quelques jours. Toutefois, celle-ci peut être en partie due à une augmentation ces derniers jours des sorties des personnes guéries, note Sylvain Bayet, porte-parole des cliniques Saint-Luc. «Le nombre de patients Covid continue d'augmenter et la situation reste très tendue.»

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