Les grands d'Europe durcissent leurs mesures sanitaires

La progression galopante de l'épidémie de Covid-19 en Europe va conduire la France et l'Allemagne à annoncer mercredi un durcissement de leurs mesures sanitaires, emboîtant le pas à d'autres pays comme l'Italie, où le mécontentement grandit face aux restrictions de plus en plus draconiennes. En Belgique, un comité de concertation aura lieu vendredi.
par
sebastien.paulus
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Avec l'idée d'annoncer un nouveau tour de vis en France, où les deux tiers des habitants sont déjà soumis à un couvre-feu nocturne, le président Emmanuel Macron s'adressera mercredi soir à la nation. «Il faut s'attendre à des décisions difficiles», a prévenu le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin.

«Le sentiment qu'on a, c'est plutôt qu'on va vers un confinement, que ça va durer quelques semaines et que le gouvernement essaie de trouver les moyens de préserver les écoles, les services publics» et «de maintenir un semblant de vie économique pour éviter une catastrophe», a résumé François Baroin, président de l'Association des maires de France, à l'issue d'une réunion avec le Premier ministre Jean Castex mardi soir.

Un virus "hors de contrôle"

La crainte des autorités françaises est avant tout la saturation des services de réanimation, où plus de la moitié des 5.800 lits disponibles sont déjà occupés. Face à l'épidémie qui a fait plus de 35.000 morts dans le pays et a atteint un record de plus de 50.000 contaminations quotidiennes dimanche, un infectiologue, Gilles Pialoux, a plaidé mardi pour un nouveau confinement, une «mesure drastique» indispensable car la circulation du virus «est hors de contrôle». Mais le patronat a averti qu'un reconfinement total comme au printemps entraînerait «un écroulement de l'économie».

En Allemagne, une réunion de crise est prévue mercredi entre le gouvernement d'Angela Merkel et les dirigeants régionaux. Avec environ 11.000 morts, l'Allemagne s'en sort -comme au printemps- toujours mieux que d'autres pays européens comme la France ou l'Espagne.Mais les nouvelles infections y ont atteint samedi un record de 14.714, et la chancelière n'a de cesse ces derniers temps d'appeler ses compatriotes à rester le plus possible chez eux.

«Il nous faut maintenant prendre des décisions rapidement et de façon déterminée afin de briser cette deuxième vague de contaminations», a martelé le vice-chancelier allemand Olaf Scholz.

Un confinement allégé 

Comme dans toute l'Europe, la crainte est d'asséner un nouveau coup à une économie convalescente. Selon les médias, Mme Merkel préconise un «lockdown light» avec fermeture des restaurants et bars, ainsi qu'une interdiction des rassemblements publics. Les écoles et crèches resteraient ouvertes.

Les autres Etats de l'UE sont sur une trajectoire identique, comme la République tchèque où un couvre-feu de 21H00 à 04H59 entre en vigueur mercredi jusqu'au 3 novembre. En Belgique, des mesures pourraient aussi être annoncées vendredi à l'issue du comité de concertation.

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