« Il est urgent d'agir » face aux dégâts psychologiques liés à la crise

Face aux dégâts psychologiques, déjà présents et à venir, liés à la crise sanitaire en cours, "il devient vraiment urgent d'agir", plaide Olivier Luminet, professeur de psychologie de la santé à l'UCLouvain, membre du groupe d'experts "Psychologie et coronavirus", dans La Libre Belgique mercredi.
par
oriane.renette
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Il note qu'il y a "enfin une véritable prise de conscience" de la mesure des dégâts psychologiques engendrés par cette crise sanitaire par le politique.

Pas très coûteux

"Ce qui par contre n'est pas encore suffisamment perceptible dans le monde politique, c'est que l'investissement en soutien psychologique n'est pas très coûteux par rapport au retour que cela peut produire au niveau du bien-être de la population et même de l'économie", signale le professeur.

"Il n'y a pas eu une perception assez claire que, à côté des incitants économiques, les incitants psychologiques sont vraiment fondamentaux. Maintenant, il est fort tard. Peut-être pas trop tard, mais il devient vraiment urgent d'agir car on voit bien qu'à différents niveaux, les gens sont vraiment fatigués, épuisés, démotivés...".

Besoin d'une vision à long terme

Le plus difficile pour les gens est "le manque de prévisibilité et le manque de contrôle sur ce qui se passe", observe M. Luminet. "Mais à partir du moment où on fixe un agenda qui peut s'étaler sur plusieurs mois, cela va les aider à rendre les événements futurs plus prévisibles et plus contrôlables", conseille le psychologue. "Pour qu'ils puissent tenir le coup, il faut absolument les aider à voir cet horizon à plus long terme, en sachant qu'il y aura des moments plus difficiles, des sacrifices à faire", enjoint-il.