Elle frôle la mort après avoir oublié un tampon pendant cinq jours

Amy Williams, une anglaise de 24 ans, a frôlé la mort après avoir oublié un tampon à l'intérieur de son vagin pendant cinq jours. Cela a provoqué une septicémie, dont elle a su guérir de justesse. Aujourd'hui, elle partage courageusement son histoire afin d'alerter toutes les femmes sur le syndrome du choc toxique.
par
oriane.renette
Temps de lecture 4 min.

« J'avais déjà entendu parler du syndrome du choc toxique, mais jamais je ne pensais que ça m'arriverait un jour », raconte la jeune femme au Metro UK.

Le syndrome de choc toxique peut arriver lorsqu'un tampon (ou une cup) reste trop longtemps dans le vagin. Il est dangereux, et potentiellement mortel.

« Ça puait la mort. Le tampon était noir, c'était dégoutant »

En juin de l'année dernière, Amy était de sortie avec son copain, Samuel. Durant la soirée, elle se rend aux toilettes pour changer de tampon. Ne trouvant ni la ficelle, ni le tampon, elle pense alors ne pas en avoir mis auparavant, et en insère un autre. « J'étais saoule », admet-elle. « Je ne me souvenais plus si j'en avais mis un ou non, et surtout je ne le trouvais pas. »

À parti de là, elle a continué à changer ses protections, normalement. Mais après cinq jours, elle remarque une odeur étrange et tenace émanant de son vagin. « Ça sentait la mort », se souvient-elle. « Ce n'était pas normal ».

Elle décide alors de vérifier avec ses doigts. «J'ai senti quelque chose et je me suis rendu compte qu'il y avait un tampon à l'intérieur de moi. J'étais mortifiée. Il s'était retourné sur le côté et s'était bloqué ». Il a fallu une demi-heure à Amy pour parvenir à le retirer. Elle a manqué de s'évanouir de douleur. « Le tampon était noir, c'était dégoutant »

Une fois le tampon retiré, la douleur ne s'arrête pas. Crampes, nausées, l'état d'Amy s'empire. Deux jours plus tard, sa température grimpe à 40°. Elle se rend aux urgences. Les médecins sont inquiets et la mettent sous perfusion antibiotique. Amy était en état de choc septique, ses organes commençaient à défaillir.

Frôler la mort de justesse

Le diagnostic tombe rapidement : syndrome du choc toxique. « Le médecin m'a dit que si je n'avais pas été à l'hôpital ce jour-là, je ne me serais pas réveillée le lendemain ». Les quatre jours suivant, la jeune femme perd conscience. Rempli d'antibiotiques, son corps luttait.

Heureusement, Amy a fini par s'en sortir. Après une semaine d'hospitalisation, elle a pu rentrer chez elle auprès de son fils de trois ans, Archie. La jeune femme s'en est bien tirée : même si ses règles sont désormais abondantes et irrégulière, elle attend aujourd'hui son deuxième enfant.

Courageusement, Amy a décidé de prendre la parole publiquement pour alerter sur les dangers d'une mauvaise utilisation des tampons. «Jamais je n'aurais cru qu'un tampon pourrait me tuer. J'en ai utilisé pendant des années, mais je n'en utiliserai plus jamais. Soyez prudent lorsque vous utilisez des tampons. Cela m'a presque coûté la vie. »

En Belgique, environ cinq cas du syndrome du choc toxique sont rapportés chaque année.

Le syndrome du choc toxique, c'est quoi au juste ?

Le syndrome du choc toxique (ou SCT), est une infection généralisée qui est rare mais dangereuse, voire mortelle. Le plus souvent, elle est provoquée par une bactérie présente chez de nombreuses femmes, le staphylocoque doré. Le staphylococcus aureus fait partie de la flore normale humaine. Mais dans certains cas, cette bactérie (du moins, une souche particulière de cette bactérie) peut se développer, provoquant une infection.

C'est notamment le cas lorsque l'on garde un tampon ou une coupe menstruelle trop longtemps à l'intérieur de son vagin. Ces bactéries s'accumulent. Elles peuvent ensuite produire des toxines qui vont peu à peu empoisonner le sang, avant de s'attaquer à différents organes (comme le foie, les reins ou les poumons). S'il n'est pas traité rapidement, le SCT peut être mortel.

Quels symptômes?

Plusieurs symptômes doivent alerter toute femme durant leurs règles, et ceux-ci sont similaires à ceux d'un état grippal : fièvre soudaine, vomissements, diarrhées, maux de tête, éruption cutanée. Il faut alors consulter un professionnel.

Des règles élémentaires pour s'en prémunir

Afin d'éviter tout risque, il est donc essentiel de se laver les mains, de changer de protection régulièrement (toutes les quatre à six heures) et de veiller à avoir une hygiène intime irréprochable. Il est préférable d'éviter les tampons type « ultra-absorbant ». Surtout, éviter de garder des protections internes durant la nuit. Pour les utilisatrices de cup, la stériliser en la plongeant dans l'eau bouillante avant chaque utilisation.