Alimenterre: du cinéma pour un retour à la terre

Le festival Alimenterre installe ses quartiers à l'espace See U. Pendant quatre jours à Bruxelles, puis jusqu'à fin octobre en Wallonie, 12 films et plusieurs débats se penchent sur ce qui compose notre système alimentaire. Une question qui trouve un écho particulier, alors que la crise sanitaire a poussé nombre de consommateurs à se tourner vers les circuits courts pour leur nourriture.
par
Camille
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de ses ressources énergétiques et à la réalité du changement climatique, le film «Une fois que tu sais» pose une question dérangeante: si l'effondrement est certain, comment le vivre le mieux possible, le plus humainement possible? Le film sera projeté en ouverture du festival Alimenterre demain au Kinograph, le cinéma pop-up du See U. Il résume à lui seul tous les enjeux qui sont liés à notre alimentation.

Chaque année, le festival Alimenterre se penche sur la longue chaîne de production destinée à remplir nos assiettes. En toile de fond, on retrouve toujours quelques constats interpellants: comment expliquer que l'on produise toujours plus de nourriture, et qu'entre 800 millions et un milliard d'individus ne mangent pas à leur faim? Comment est-il possible que les agriculteurs, ceux qui produisent notre nourriture, soient les premiers à en souffrir?

L'agriculture familiale comme réponse

La dizaine de films présentés cette année apporte des éléments de réponse. À chaque fois, c'est le modèle de l'agriculture familiale qui est mis en avant comme réponse, face à une agro-industrie accusée de détruire tant les revenus des petits exploitants que la planète. «En cette période de pandémie, il est plus que jamais essentiel d'interroger nos modèles agricoles et alimentaires», soulignent les organisateurs, alors que l'épidémie a poussé de nombreux consommateurs à se tourner vers les circuits courts pour leurs achats alimentaires. «Il y a urgence de se reconnecter au local, à offrir des alternatives à l'agrobusiness», plaident encore les organisateurs.

Une fois ce constat posé, reste à mettre en avant les solutions. C'est ce que fait un film comme «Sur le champ», en observant le choix de trois agriculteurs de se tourner vers l'agriculture familiale: l'un en Belgique, l'autre au Pérou, la dernière au Burkina. Cette réflexion amène aussi à redéfinir le métier. «Un paysan, c'est quelqu'un qui est en connexion avec la terre et les consommateurs», souligne Cédric Saccone, maraîcher biologique à Liège, en ouverture de ce documentaire. Si lui a trouvé un équilibre afin de produire sainement et gagner sa vie, il insiste toutefois sur le besoin non pas d'agrandir son exploitation, aussi vertueuse soit-elle, mais bien de «faire en sorte que de telles initiatives se multiplient». L'ensemble de la programmation du festival montre justement que de nombreuses alternatives se développent un peu partout sur la planète, et ne demandent qu'à être soutenues par les consommateurs.

Pratique:

Le festival a lieu chaque année autour de la journée de l'alimentation, le 16 octobre. L'édition 2020 se déroule du 7 au 11 octobre à Bruxelles, au See U, un site qui regorge de projets porteurs de créations et d'innovations sociétales. Le festival prendra ensuite la direction de la Wallonie, du 13 au 29 octobre (Arlon, Charleroi, Liège, Mons, Namur, Ottignies et Louvain-la-Neuve). Outre les films, des débats et des ateliers sont organisés afin d'échanger avec le public.