Près d'un Belge sur 5 ne veut pas du vaccin contre le coronavirus

Près de 20% des Belges ne veulent pas du vaccin contre le coronavirus, selon le magazine Knack sur la base des résultats d'une enquête menée en ligne auprès de 1.016 Belges de 25 ans et plus entre le 8 et le 14 septembre par le bureau d'études Kantar.
par
Pierre
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"Il sera dès lors important de mener une bonne campagne à ce sujet", souligne le professeur Pierre Van Damme, épidémiologiste à l'Université d'Anvers.

Environ 12% des Belges interrogés ne se feront "sûrement pas" vacciner contre le coronavirus, 8% ne le feront "probablement pas" et 27% ne savent pas encore. Cela signifie qu'à peine la moitié de la population a l'intention de se faire vacciner, selon cette enquête réalisée par le bureau d'études Kantar pour le compte de Knack.

Des différences notables existent toutefois au sein de la population belge: 19% des francophones disent ainsi "non" au vaccin contre 7% des néerlandophones. Plus remarquable encore est la proportion de femmes (15%) qui ne veulent pas entendre parler du vaccin contre 8% seulement des hommes. L'opposition au vaccin est la plus forte chez les personnes à faible revenus où 25% des sondés ont répondu "sûrement pas" contre 10% pour les revenus les plus élevés.

Peur des effets secondaires

A la question de savoir pourquoi ils n'entendent pas se faire vacciner: 53% des opposants farouches au vaccin disent avoir peur des effets secondaires, 32% sont contre la vaccination, 8% pensent que suffisamment d'autres personnes se feront vacciner et 3% disent avoir déjà fait le coronavirus.

"Le vaccin contre le coronavirus sera développé selon la procédure normale avant d'être mis sur le marché", insiste le professeur Van Damme. "Il passera par toutes les phases d'étude nécessaires et sera testé sur beaucoup plus de personnes que de nombreux autres médicaments. Nous serons ainsi beaucoup mieux informés sur la sûreté du vaccin."

"Nous devons sûrement mieux expliquer car il est capital que beaucoup de personnes se fassent vacciner", poursuit Pierre Van Damme. "Nous ne savons pas encore quelle efficacité aura le vaccin mais supposons qu'il fonctionne bien chez 80% des personnes vaccinées et que 70% de la population, de tous les horizons, soit vaccinée. Nous arriverons alors à une immunité de groupe de 60%. Ajoutons à cela les personnes qui ont fait le coronavirus et qui sont dès lors protégées, nous arrivons alors à 70%. On peut alors parler d'une bonne protection de la population. Deux conditions sont toutefois nécessaires: premièrement, le vaccin doit bien fonctionner chez 80% des gens et cela nous ne le savons pas encore. Deuxièmement: 70% de la population doit se faire vacciner. Il est dès lors important de mener une bonne campagne en ce sens."