Un projet politique "aux allures de patchwork"

Quelques quotidiens et sites étrangers revenaient jeudi matin sur la formation d'un nouveau gouvernement fédéral en Belgique, avec pour chef d'orchestre de la coalition "Vivaldi" le libéral flamand Alexander De Croo.
par
Marie
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"Qu'est-ce qui les unit ? Principalement la volonté d'éviter de nouvelles élections", pointe Le Monde. "Dans le contexte de la pandémie de Covid-19 et d'une gestion contestée de cette crise, il est en effet probable que les électeurs auraient exprimé leur mauvaise humeur en portant leur voix sur les extrêmes: le Vlaams Belang, parti xénophobe et indépendantiste d'extrême droite, en Flandre, et le Parti du travail (PTB, gauche radicale) en Wallonie", développe le journal français. Pour Le Monde, la formule "Vivaldi" et son "projet politique aux allures de patchwork", est apparue comme "la seule possible".

"Un accord au forceps"

Même analyse pour Le Figaro, qui désigne un "accord au forceps" pour éviter l'alternative de nouvelles élections. Le travail qui attend ce nouveau gouvernement, dont les ministres étaient peu à peu dévoilés jeudi, "est immense dans ce pays à l'économie fracassée par le coronavirus et où la barre des 10.000 morts a été franchie mercredi". Une chose est sûre, analyse le quotidien: "le chef de file de la N-VA et maire d'Anvers, Bart De Wever, ne lui fera aucun cadeau".

Le Luxemburger Wort revient aussi sur le défi qui attend la nouvelle coalition, qui "hérite d'un pays en souffrance économique. Tous les avertisseurs sont au rouge, même si la déglingue du PIB est moins forte qu'initialement annoncée". L'année 2021 "devrait être marquée par des faillites en cascade et une forte hausse du chômage".

"Vers la séparation ?"

"La dernière farce fédérale belge conduira-t-elle à la séparation du pays?", titre de son côté Euronews. La chaîne d'information pan-européenne a interrogé le Dr. Peter Bursens, professeur de sciences politiques à l'Université d'Anvers, selon qui le défi majeur du gouvernement consiste à "restaurer la foi et la confiance". "De nombreuses personnes sont devenus indifférentes. Elles se détachent de la politique. Mais il faut engager les citoyens pour faire fonctionner la démocratie, non? " Et ce alors que les partis flamands de la coalition "ne représentent que la moitié de l'électorat flamand". Et Euronews de revenir sur la distribution par les jeunes N-VA lundi de préservatifs estampillés "F*** Vivaldi". Le ton est donné.