L'étude menée au Département des neurosciences fondamentales de la Faculté de médecine visait à connaître le lien entre sport et mémoire, a indiqué hier l'UNIGE. Les endocannabinoïdes circulent dans le sang et se fixent sur des récepteurs cellulaires spécialisés où ils déclenchent une sensation de bien-être physique et psychologique.
«Ces mêmes molécules se fixent sur des récepteurs de l'hippocampe, la structure cérébrale au cur des processus mnésiques», explique Kinga Igloi, maître-assistante au sein du laboratoire de la professeure Sophie Schwartz, qui a dirigé ces travaux. Elles sont impliquées dans la plasticité synaptique, à savoir la manière dont les neurones sont reliés entre eux.
Les scientifiques ont demandé à un groupe de 15 hommes jeunes et en bonne santé, sans pour autant être des athlètes, de se soumettre à un test de mémoire après un exercice physique. Les analyses par imagerie cérébrale et du taux d'endocannabinoïdes dans le sang ont montré une corrélation linéaire entre leur rapidité, le niveau d'activation de leur hippocampe et du noyau caudé, qui intervient dans les processus moteurs, et le taux d'endocannabinoïdes.
Au vu de ces résultats, une activité sportive peut constituer une intervention facile à mettre en place, peu invasive et peu coûteuse afin d'améliorer ou de préserver la mémoire, selon Kinga Igloi. Les neuroscientifiques du laboratoire poursuivent leurs travaux en se penchant sur la manière dont le sport peut agir sur les troubles de la mémoire, notamment la maladie d'Alzheimer.