On lui refuse l'entrée au Musée d'Orsay à cause de son décolleté

Dans une lettre ouverte adressée au Musée d'Orsay sur Twitter, Jeanne, étudiante en littérature, explique avoir été victime de "discrimination sexiste". Elle affirme avoir été refoulée à l'entrée du musée à cause de sa tenue vestimentaire.
par
Marie
Temps de lecture 2 min.

La jeune femme commence sa lettre par ces mots : "Cachez ce sein que nous ne saurions voir”. Le ton est donné. Jeanne explique ensuite avoir été victime de discrimination sexiste devant témoin. “Je n'ai pas le temps de sortir mon billet que la vue de mes seins et de mon apparat tout dépoitraillé choque une agente”, écrit-elle. “Elle part en psalmodiant ‘Ah non, ça ne va pas être possible. Ça, ce n'est pas possible, ça ne passera pas', alors que sa collègue lui demande de ne pas s'attacher à un tel détail et essaye de la retenir.” 

"Je me sens atrocement gênée"

Ne comprenant pas ce qu'on lui reproche, la jeune femme demande des explications. “On fixe mes seins, je me sens atrocement gênée. À aucun moment, on ne me dit que mon décolleté est un problème, on fixe mes seins ostensiblement, on désigne un ‘ça' (…), ils insistent simplement sur le fait que les règles sont les règles puis me répètent de me couvrir de ma veste que je tiens dans les mains.” 

Lettre ouverte @MuseeOrsay

Ci-joint la robe de la discorde (photo prise quatre heures plus tôt) pic.twitter.com/FTIXQKsdRZ

— Tô' (@jeavnne) September 9, 2020

Des excuses

Selon les règles du musée, "les usagers doivent conserver une tenue décente”. L'accès au musée est interdit au visiteur “portant une tenue vestimentaire susceptible de générer un trouble à la tranquillité publique”. L'établissement s'est brièvement excusé sur Twitter. “Nous présentons toutes nos excuses à la personne concernée que nous contactons.”

Lettre ouverte @MuseeOrsay

Ci-joint la robe de la discorde (photo prise quatre heures plus tôt) pic.twitter.com/FTIXQKsdRZ

— Tô' (@jeavnne) September 9, 2020

“Je n'appelle pas au boycott du musée d'Orsay, j'y retournerai moi-même", indique encore Jeanne. "Je veux juste attirer l'attention sur le fait que les discriminations sexistes existent encore tous les jours pour les femmes.”