Avertissement pour Bel RTL, qui avait diffusé les extraits sonores du supplice de Valentin Vermeesch

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a décidé le 9 juillet dernier d'adresser un avertissement à la société INADI pour avoir diffusé des extraits sonores, sur son service Bel RTL, de la torture infligée au jeune Valentin Vermeesch peu avant son assassinat, indique l'instance sur son site internet vendredi.
par
sebastien.paulus
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«Malgré le travail journalistique sérieux encadrant ces extraits et une volonté de l'éditeur de faire œuvre pédagogique avant tout, la diffusion des extraits du supplice de la victime, le montrant dans une position de faiblesse extrême et de réification peu avant son assassinat, a porté atteinte à la dignité de Valentin Vermeesch et, partant, à la dignité de toute personne humaine», a estimé le CSA après avoir entendu les arguments du diffuseur.

Le CSA encourage le diffuseur à être particulièrement attentif, à l'avenir, «à la nécessaire balance à opérer entre le droit à l'information et le respect de la dignité humaine». Le 9 mai 2019, Bel RTL avait diffusé sur son antenne des extraits sonores d'une vidéo présentée à huis clos dans le cadre du procès d'assises des accusés de l'assassinat de Valentin Vermeesch. On pouvait y entendre, et voir, certains des sévices infligés à la victime.

Plusieurs plaintes déposées

Une série de plaintes avaient alors été adressées au CSA pour reprocher à Bel RTL d'avoir diffusé ces extraits, notamment en raison de leur impact pour la victime et sa famille, ainsi que de la protection des publics. Les plaignants s'interrogeaient aussi sur leur intérêt informatif.

Le CSA avait estimé que la séquence était susceptible de porter atteinte à la dignité humaine et d'enfreindre ainsi l'article 9 du décret sur les services de médias audiovisuels. Le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) avait également estimé les plaintes partiellement fondées, dans un avis rendu un avis public le 19 novembre 2019. Pour l'organe, les extraits en cause portaient atteinte à la dignité humaine et faisaient intrusion dans la douleur des personnes. Le CSA a ensuite poursuivi son instruction.

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